AVENGERS: ENDGAME

Un surprenant ton de comédie

Alors que la moitié de l’univers a été éradiquée, ce qu’il reste de Avengers est rejoint par Captain Marvel. Ensemble, ils partent traquer Thanos et le retrouvent sur une planète verte, affaibli. Mais celui-ci aurait détruit les pierres, empêchant tout retour en arrière. Cinq ans plus tard, le retour de Ant-Man à une taille normale, fait qu’une nouvelle piste resterait à explorer pour changer le destin fatal de l’univers…

Avengers Endgame film image

"Avengers : Endgame" commence presque là où s’est terminé l’opus précédent, "Avengers : Infinity war", dont la fin apocalyptique aura laissé la plupart des spectateurs abasourdis. Le rôle de Captain Marvel, dont le décevant film dédié est sorti début mars, sera maintenu à la portion congrue, celle-ci ayant seulement une importance dans le premier quart d’heure (un sauvetage et la recherche du lieu où se cache Thanos), puis à un moment clé dans la troisième partie du film. Il ne faut donc pas chercher de son côté une quelconque satisfaction. Alors d’où vient le sentiment d’aboutissement provoqué par cet Avengers 4 qui ne porte pas son chiffre, mais pour lequel 3 heures de développement étaient loin d’être inutiles ?

Cela provient tout d’abord de la dichotomie en quatre partie. Attention, quelques spoilers ! La première, relativement courte, conte l’impasse dans laquelle les super-héros survivants se retrouvent, malgré leur soif de vengeance vis à vis de Thanos. Empreinte de fatalisme et d’une profonde tristesse, celles-ci déteignent sur le début de la seconde partie, qui prendra cependant dans son ensemble, une inattendue tonalité de comédie. Synonyme de renaissance de l’espoir (avec la réapparition d’ "Ant Man", coincé en version nano pendant longtemps), son action se situe 5 ans plus tard. Elle tente donc de cerner les conséquences de la mort de proches et de la résignation face à ces pertes, pour chacun des héros restants. Et le spectateur aura ici sa dose de surprises, entre un Hulk changé, qui semble avoir résolu dans sa nouvelle « forme » son conflit avec Bruce Banner, et un Thor « transformé », qui deviendra autant source de comédie qu’objet de compassion. Chris Hemsworth semble d’ailleurs s’en donner à cœur joie, prouvant à nouveau, après "Ghost Busters", qu’il est un formidable acteur comique.

La troisième partie du film, dédié au retour dans le temps tant attendu (on passera sur les explications vaseuses liées à la technique utilisée et au ruban de Moebius...), est, elle aussi, un régal, splittant en trois l’équipe de super-héros, pour les envoyer en trois endroits et époques différents, dans des intrigues déjà vues dans d’autres films. Il vaut mieux donc avec vu "Thor", "Avengers l’ère d’Ultron", et d’autres films de l’Univers cinématographique Marvel pour comprendre où chacun se trouve, les allusions faites, les traumatismes réveillés, et donc à la fois mieux apprécier l’intrigue et absorber l’émotion qui se dégage de certaines scènes (les retrouvailles de Thor avec sa mère, par exemple, ou le face à face entre Captain America… et lui-même). Si tous les paradoxes temporels ne sont pas tous résolus, cette partie est source de multiples surprises et ravira les fans de SF par la tournure qu’elle prendra progressivement vis à vis des actes de Thanos lui-même.

Enfin, la quatrième partie du métrage, annonçant le dénouement d’un arc développé sur une dizaine d’années (il n’y aura pas de cliff-hanger ici sous force de mini-scène après le générique… donc pas la peine d’attendre assis dans la salle), offrira les plus impressionnants moments de bravoure. Provoquant applaudissements, cris, hurlements d’étonnement et de joie, de la part des spectateurs en salles, c’est certainement la plus satisfaisante du point de vue action, convoquant des scènes de foules dignes des batailles du "Retour du roi", et ménageant le suspense jusque dans les dernières secondes. Jouissif, spectaculaire, dépaysant, émouvant, "Avengers : Endgame" invite une nouvelle fois à une aventure hors-normes. Mais surtout le film dispose d’une intrigue qui ne cesse de surprendre, empruntant des chemins multiples et divers pour parvenir au dénouement attendu, dont les relents sacrificiels forcent à jeter un regard différents sur certains personnages. Les spectateurs y courent déjà en masse, et c’est loin d’être fini.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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