WOODY WOODPECKER : ALERTE EN COLO

Un film de Jon Rosenbaum

L’intérêt, il est où, dis ?

À force de cumuler les comportements égoïstes et catastrophiques, Woody Woodpecker a pour ordre de quitter la forêt où il vit et de ne revenir que lorsqu’il aura acquis le sens du collectif. Sur son chemin, il tombe rapidement sur un camp d’ados où le travail d’équipe est mis en avant. Il va progressivement s’intégrer à ce groupe de jeunes, dans un contexte de rivalité entre deux camps…

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Sortie le 12 avril 2024 sur Netflix

Il est difficile de dire ce qu’il y a de plus raté dans ce film. Est-ce l’histoire qui semble recycler des ficelles vues et revues ? Est-ce la niaiserie ambiante qui donne le sentiment de proposer une soupe prédigérée pour un public jeune au cerveau ramolli ? Est-ce le caractère agaçant du personnage de Woody Woodpecker qui empêche ainsi d’entrer en empathie avec lui ? Est-ce la platitude quasi totale de la mise en scène ? Ou serait-ce le fait que la plupart des gags tombent à plat, soit par manque de rythme, soit par balourdise ?

En fait, le ratage est surtout flagrant sur deux aspects. Premier niveau de nullité : l’interprétation. On n’est même pas dans une tentative de surjouer par effet comique, on est véritablement dans de l’absence totale d’incarnation – y compris l’expérimentée Mary-Louise Parker qui semble empotée dans chacune des scènes qui la concernent et qui est donc à des années-lumière de la série "Weeds" qui l’avait révélée ! Les acteurs et actrices ont toutefois une petite excuse pour certaines séquences grâce au deuxième niveau de naufrage du film : l’intégration des personnages animés dans les plans en prises de vues réelles. Quel que soit le budget dont ce film a pu bénéficier, le fiasco est titanesque sur ce point ! Il est difficile de comprendre comme le rendu a pu être aussi minable alors que "Woody Woodpecker : Alerte en colo" est coproduit par Universal, DreamWorks et Illumination ! On est parfois même proche de l’amateurisme.

Le film échappe de justesse à la catégorie « 100% navet » grâce à quelques maigres atouts : une apologie de la tolérance et de l’entraide (certes convenue, mais appréciable malgré tout), quelques rires ça et là (ouf, quand même !) et une petite scène plus inspirée quand des personnages voient la réalité autrement (par exemple en s’imaginant être dans un jeu vidéo). Bref, il faut se satisfaire de pas grand-chose pour se farcir ce film du début à la fin…

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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