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UGLY DOLLS

Un film de Kelly Asbury

Un film qui mange à tous les rateliers

Dans la chaîne de fabrication, les jouets dont on a détecté des défauts sont envoyés au rebut, formant ainsi une sorte de communauté dans une ville dénommée Uglyville. Moxy, même si elle semble se sentir bien où elle est, se demande ce qu’il y a derrière la montagne d’où tombent les nouveaux venus. Entraînant certains de ses amis, elle va découvrir un tunnel, et contre leurs conseils, décider de l’emprunter…

Ugly Dolls film animation image

Si "UglyDolls" affiche rapidement un discours sur la différence et la nécessaire acceptation de ses défauts (pas besoin d’être parfait pour être aimé), on se dit aussi rapidement que cette co-production américano-chinoise, derrière laquelle on trouve notamment le géant de la livraison Alibaba (équivalent asiatique de Amazon… qui a aussi ses propres productions) se cache aussi une capacité à recycler les idées de bon nombre d’autres. En effet, qui ne verra pas en les coloris simples et pétants de ces petites créatures, une sorte de dérivé des "Trolls", sortis il y a deux ans, visant notamment à vendre un maximum de vraies poupées, aussi moches soient elles. Car la laideur ou les déformations restent ici bien limitées. Pas de quoi faire peur en tous cas, au moindre bambin, avec un lapin borgne, un chat cyclope ou une poupée rose...

Pillant allègrement les ressorts dramatiques de "Toy Story" (le besoin d’être adopté par un enfant, le sentiment d’être un déchet ou d’être utile, l’illusion d’un monde au-delà… comme pour les extra-terrestres avec le « grappin »…) ou "The Island" (l’illusion de devenir un élu et le réel sort qui se cache derrière…), le film a de plus la mauvaise idée de virer rapidement à la comédie musicale. Et il faut dire qu’hormis celle sur la possibilité de « réussir », la plupart des chansons ne s’avèrent pas des plus entraînantes ou mémorisables.

Si les grands s’amuseront initialement des détails du décors (les textures des maisons en patchwork de feutre, tissu, tricot…) ou des absurdités ponctuelles (les sucettes en tissu, une crevette qui nettoie une fenêtre sans vitre…), la richesse des seconds plans tarira rapidement. Les petits, eux, seront sans doute plus sensibles à la méchanceté du personnage de Lou, manipulateur issu du monde d’en haut (dénommé Perfection), pour qui « la norme est la norme », ou aux dangers affrontés par les jouets dans le « challenge de la maison » (chien, aspirateur, bébé…). Si l’on ne peut qu’être d’accord avec le fait que « nous sommes tous imparfaits », on peut en tous cas en dire autant de ce décevant film d’animation, réalisé pourtant par l’auteur de "Shrek 2", "Spirit, l’étalon des plaines", "Les schtroumpfs et le village perdu", qui a tendance à manger à tous les râteliers.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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