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TOP : 11 films de séparation à voir après la Saint-Valentin !

Près de deux mois se sont écoulés depuis la dernière Saint-Valentin et c'est peut-être déjà l'heure de la fin pour certains couples ! Alors on vous aide à tourner la page avec 11 films traitant de la séparation, de la rupture, du divorce...

Du drame à la comédie en passant par l'horreur, il y en a pour tous les goûts et le malheur des personnages peut faire votre bonheur de cinéphiles !

VOYAGE EN ITALIE – 1954 – réalisation : Roberto Rossellini

"Voyage en Italie", film encensé par la Nouvelle Vague, et source d’inspiration pour "Le Mépris" de Jean-Luc Godard, offre une vision quasi documentaire du délitement d’un couple, sans tomber non plus dans le sentimentalisme. Il narre le voyage d’un couple anglophone dans la région de Naples pour régler une affaire d’héritage. Alors que le mari (Georges Sanders), plus stoïque qu’une statue grecque, s’affaire à expédier cette histoire de façon à rentrer au plus vite au pays, sa femme (Ingrid Bergman), un brin désabusée par leur relation sans passion, s’adonne à une forme de fuite en avant boulimique, ponctuée de visites de lieux divers et variés (musées, Vésuve, Pompéi, etc.). Cette fuite mènera à une scène culte où les retrouvailles du couple seront menées à mal par la foule d’une procession dans les rues de Naples.

Raphaël Convers

DIVORCE À L'ITALIENNE – 1961 – réalisation : Pietro Germi

Dans l’Italie des années 60, le divorce était illégal. Oui, c’est absurde. Mais il y a pire. Dans l’Italie des années 60, il était légal (disons plutôt toléré) de tuer sa femme si celle-ci était coupable d’adultère. Dans "Divorce à l’italienne", le baron Cefalù veut se débarrasser de sa femme, évidemment pour épouser une jeune fille. Comment va-t-il s’y prendre ? Il faut vraiment que l’on vous fasse un dessin ? Dans la plus pure tradition de la comédie à l’italienne, Pietro Germi dresse un portrait au vitriol d’une société machiste et hypocrite régie par des lois ubuesques. Avec en prime un des plus grand rôles de l’inénarrable Marcelo Mastroianni. Pour l’anecdote, il avait été, pour ce film, le premier acteur nommé aux Oscars pour une performance dans une autre langue que l’anglais. À (re)découvrir absolument !

Benjamin Bidolet

LA GUERRE DES ROSE – 1989 – réalisation : Danny DeVito

On a beau s’habituer à voir des films américains sur les divorces (en général des comédies molles et consensuelles pour la ménagère) et même à les apprécier dès lors qu’une mécanique de contentieux bien vénère tape l’incruste, il est clair que Danny DeVito – acteur brillant mais aussi cinéaste appliqué – a eu jusqu’ici peu de concurrents dignes de ce nom dans la mise en scène d’un cas extrême de conflit conjugal. Son astuce : la guerre totale entre deux aspirants divorcés (joués par le couple vedette d’"À la poursuite du diamant vert") se doit d’égaler leur premier coup de foudre en matière de torrent passionnel. Et c’est parti pour une animosité explosive, poussée dans ses pires extrémités pour cause d’accord impossible autour de la possession de leur luxueuse maison. Dès lors, tout n’est que courbe exponentielle en matière de jalousies, de vacheries, de mesquineries, de coups de pute et d’ignominies en tous genres (amis des bêtes, faites gaffe !). Mais DeVito ne se contente pas de pousser les curseurs à mille pour mieux friser le cartoon horrifique : il charge surtout avec lucidité une société américaine ne jurant que par l’ambition et la transaction sous le vernis hypocrite de la bienséance. Autant dire que "La Guerre des Rose" domine "Mr & Mrs Smith" de plusieurs têtes – inutile de sortir les flingues ou le bazooka pour activer une vraie troisième guerre mondiale des sexes !

Guillaume Gas

GÉNIAL, MES PARENTS DIVORCENT ! – 1991 – réalisation : Patrick Braoudé

Attention, si vous revoyez ce film de nos jours, ça peut piquer ! Sur bon nombre d’aspects esthétiques, culturels ou sociaux, disons qu’il faut se préparer à le (re)découvrir « dans son jus ». Pourtant, même si l’on peut considérer qu’il a « mal vieilli », ce long métrage a aussi acquis une valeur de témoin tant il est ancré dans son époque. Sociologiquement parlant, ce n’est pas un hasard si un tel scénario est porté à l’écran en 1991. Faisons un petit point statistique : après avoir longtemps stagné depuis les années 50 (sous la barre des 40 000 par an), le nombre de divorces en France a connu deux décennies de hausse importante à partir de la fin des années 60 (Mai 68 est passé par là…), pour passer au-dessus de 100 000 divorces annuels à la fin des années 80 (depuis, l’évolution reste plutôt à la hausse mais plus modérée, avec des irrégularités comme un pic dans les années 2000, mais il ne faut pas oublier qu’il y a par ailleurs moins de mariages au profit d’unions comme le Pacs).

Bref, quand "Génial, mes parents divorcent !" sort, c’est après deux décennies de « divorce-boom » (pour reprendre le titre d’un ouvrage de la journaliste Christiane Collange paru en 1983) qui ont bouleversé la société française (et celles d’autres pays occidentaux à la même époque). Au-delà du simple prétexte comique, ce film, qui reste tendre et amusant, a l’intelligence d’aborder le sujet à hauteur d’enfants, interrogeant ainsi la manière dont ceux-ci vivaient ces bouleversements familiaux. Donc si le vernis peut paraître naïf, le film de Patrick Braoudé a gagné ses galons de film patrimonial.

Raphaël Jullien

MAY – 2002 – réalisation : Lucky McKee

Pour la Saint-Valentin, beaucoup se retrouvent malheureusement seul.e.s et ce n'est jamais une partie de plaisir quand on vit dans nos sociétés occidentales qui n'ont de cesse de rappeler le célibat à celles et ceux qui le vivent. N'ayez crainte, May a une solution pour vous ! Pour son premier long métrage, Lucky McKee nous présente l'histoire d’une héroïne pas banale , vétérinaire du coin et en détresse affective, qui a décidé de reprendre le contrôle sur sa vie sentimentale. Vous avez du mal à trouver la perle rare ? Suivez les conseils de May : repérez les parties du corps de vos congénères qui vous plaisent le plus et rassemblez le tout dans un être créé de toute pièce ! Avec May, vous ne passerez plus aucune de vos soirées tout.e seul.e. Que ce soit dans votre lit ou dans votre tête.

Germain Brévot

(500) JOURS ENSEMBLE – 2009 – réalisation : Marc Webb

Film réconfortant par excellence, "(500) jours ensemble" – ou "(500) days of Summer" en VO – bouleverse tous les codes de la romance classique pour soulager les cœurs brisés avec tendresse, humour et réalisme. Racontant l’histoire de Tom Hansen et de Summer Finn, il met fin au mythe du happy end américain (pas de spoiler, c’est annoncé dès le début !) pour décrire un couple à hauteur d’homme, où on s’aime et, parfois, on se quitte. Comme dans "Eternal Sunshine of the Spotless Mind", la rupture est présentée comme une course aux souvenirs qui découd la temporalité du film et permet des face-à-face intéressants entre l’amour et la haine. En bref, "(500) jours ensemble" est une anti-romance qui témoigne qu’il y a une vie après l’amour et que même les personnages de fiction peuvent avoir mal au cœur.

Adam Grassot

BURYING THE EX – 2014 – réalisation : Joe Dante

C’est une histoire assez banale à la base : on rencontre Max qui s’installe un peu contraint (mais surtout par lâcheté) avec sa petite amie ultra-possessive. Heureusement pour lui, sa vie prend un autre tournant quand il rencontre la fille de ses rêves et que – détail important –, il peut se lancer dans la conquête de l’élue de son cœur car il est célibataire à la suite du décès de sa première petite amie ! Le film devient complètement barré quand cette ex petite amie ressuscite d’entre les morts et veut son “happy ever after” avec Max envers et contre tout. C’est un film d’amour à tous les niveaux : même après la mort, ce sentiment pousse l’ex-petite amie à rejoindre Max, son âme sœur, alors que, par amour pour une autre, Max va essayer d’enterrer son ex et le passé pour de bon. C’est surtout un film très drôle et ça nous change des niaiseries du genre. Un conseil : pensez à quitter vos ex proprement, on ne sait jamais.

Océane Cachat

LE PROCÈS DE VIVIAN AMSALEM – 2014 – réalisation : Shlomi et Ronit Elkabetz

On ne manque pas d’exemples de films dramatiques sur la séparation ou le divorce, mais "Le Procès de Vivian Amsalem" est une rareté qui ausculte les horreurs de la société patriarcale à travers le cas d’un couple se déchirant devant les tribunaux. Et pas n’importe quel tribunal puisqu’il s’agit d’un jugement selon des lois religieuses, donc de l’emprise des rites sexistes sur les femmes, qui sont les perdantes des règles iniques décidées et contrôlées par les hommes. Ce film est d’autant plus nécessaire qu’il permet de rappeler que toute religion et tout pays peut faire face à un pouvoir patriarcal plus ou moins cruel. Ici, il s’agit donc du judaïsme et d’un pays théoriquement démocratique : Israël. Ironie biblique du sort : Vivian Amsalem contre son mari et les rabbins, c’est un peu David contre Goliath ! Avec ce huis clos implacable, la regrettée Ronit Elkabetz (qui interprète Vivian et coréalise) et son frère Shlomi livrent un constat effroyable de la masculinité toxique qui utilise toute forme de pouvoir pour écraser les femmes. Un film à voir isolément ou – pour une autre appréciation – après deux autres films mettant en scène le même couple : "Prendre femme" et "Les Sept jours".

Raphaël Jullien

MARRIAGE STORY – 2019 – réalisation : Noah Baumbach

Dans "Marriage Story" de Noah Baumbach, on ne tourne pas autour du pot. L’amour est passé pour Nicole et Charlie, celui qui caresse et rend aveugle, et voici venu le temps des règlements de compte et des petites et grandes crises de mauvaise foi : voici venu le temps du divorce. C’est un récit aussi fatigant que passionnant, un tour dans les montagnes russes des émotions humaines où tantôt les cris recouvrent les larmes, tantôt les larmes noient les cris. À son bord, une foule de personnages à l’humour bien trempé entoure le couple qui mesure avec un désespoir grandissant la montagne qu’il leur faut gravir pour arriver au terme de plusieurs années de vie commune et conclure le plus raisonnablement possible le partage de la garde de leur enfant. Nicole commence par se remettre en question puis arrête. Charlie arrête de prendre la situation à la légère puis se remet en question. Peut-être alors, notre beau couple à l’écran (Scarlett Johansson et Adam Driver) peut-il recommencer à s’écouter. Un film qu’il peut être bon de regarder pour s’en inspirer lors d’une rupture et éviter ainsi les erreurs de débutants.

Amande Dionne

ON SOURIT POUR LA PHOTO – 2022 – réalisation :  François Uzan

Sorti au printemps 2022, après avoir reçu un Prix Spécial du Jury au Festival de l'Alpe d'Huez, "On sourit pour la photo" dispose d'un pitch qui prêterait plutôt au drame, puisqu'il s'agit de l'histoire d'un homme désabusé, tourné vers le passé, que sa femme veut quitter, et qui lui propose de rejouer les plus belles vacances qu'ils n'ont jamais eues, en famille, en Grèce, espérant par là même parvenir à raviver la flamme dans leur couple. Jacques Gamblin y interprète donc les trouble-fête, feignant une fantaisie retrouvée, mais ne réussissant que maladroitement à se mettre tout le monde à dos. Pascale Arbillot interprète la mère, excédée, mais patiente. Et tous deux sont accompagnés de leurs enfants, frère loser (Pablo Pauly) et sœur trop sérieuse (Agnès Hurstel), jeunes adultes, et de la pièce rapportée, le gendre un peu beauf (Ludovik). Mais comment se projeter finalement soi-même vers l'avenir ? De cette cocotte-minute prête à bouillir, va finalement émerger la possibilité de tourner la page. Un film doux amer.

Olivier Bachelard

NOUS LES LEROY – 2024 – réalisation : Florent Bernard

Grand Prix du Festival de l’Alpe d’Huez 2024, "Nous les Leroy" arrive sur les écrans précédé d’une excellente rumeur. Il faut dire que cette comédie sur la séparation, au pitch très proche de celui de "On sourit pour la photo", empreinte des chemins beaucoup plus drôles, alors qu’un père (José Garcia), que la femme (Charlotte Gainsbourg) veut quitter, emmène celle-ci en voyage sur les traces de leur romance passée, mais aussi ses enfants, grands ados. Le thème de la séparation à venir est ici traité sous un angle à la fois nostalgique et comique, grâce à un scénario en parfait équilibre, mais aussi à un casting tout juste formidable, incarnant des personnages attachant et crédibles, en particulier les interprètes des deux ados : Lily Aubry et Hadrien Heaulmé. Mais avant tout, le film respire l’envie de vivre et le besoin de communiquer, éléments forcément convoqués lors d’une séparation, mais souvent brimés, empêchant de passer à autre chose sereinement. Ici chacun des personnages va à son rythme quant à la fin de ce couple et l’éclatement de cette famille, et mérite ainsi qu’on s’attache réellement à lui et à sa manière de voir les choses.

Olivier Bachelard

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