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LES TROLLS

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Les Bergens se réunissent chaque année pour célébrer une grande fête autour de l'arbre où vivent les Trolls, des créatures dont le bonheur permanent fait qu'on est supposé devenir heureux en les mangeant. Mais alors que le fils du roi Gristel est sur le point de manger son premier troll, la grande prêtresse des Bergen se rend compte que ceux-ci ont pris la fuite...

Le début des "Trolls" fait office de récit de légende, Poppy, la princesse du peuple des gentils trolls étant menacée d'être mangée par le fils du Roi des Bergen. Le conte est illustré à la manière d'un livre dont on feuilletterait les pages, et dont on ne ressort qu'une fois ce petit peuple installé en pleine forêt, dans un village tout ce qu'il y a de plus sûr. La suite embarque une vilaine sorcière Bergen, répudiée par le Roi pour l'échec de la capture des petites bestioles colorées, et à la recherche du nouveau village qu'elles ont construit, histoire de redorer son blason et de retrouver sa place dans sa communauté.

Si cette histoire vous rappelle quelque chose c'est sans doute que, comme vous, les prétendus scénaristes des "Trolls" ont lu quelques albums des Schtroumpfs. Car si on remplace les Trolls par les petites créatures bleues et la sorcière par Gargamel, on obtient bien les mêmes ingrédients pour la même intrigue : trouver le village de celles-ci pour en faire respectivement une potion ou une nourriture. Rien de nouveau donc sous le soleil, et malgré quelques caractéristiques étranges (certains pètent des cupcakes quand ils sont stressés, d'autres balancent des paillettes dorées quand ça leur chante...), les personnages sont assez insipides, rejouant au choix l'opposition au Schtroumpf grincheux ou "la cigale et la fourmi" (la prudence face à l'insouciance).

Pour l'originalité on repassera donc. Pourtant "Les Trolls" est à la fois inspiré par les jouets pour enfants créés par la société Dam Things à la fin des années 50 et popularisés par le danois Thomas Dam dans les années 80 et 90, et d'une trilogie de romans de Terry Pratchett, intitulée Le Grand Livre des gnomes. Du coup un furieux doute s'installe rapidement quant à la réelle intention liée à cette production pharaonique : divertir ou relancer la vente de poupées colorées aux longs cheveux pouvant prendre bien des formes ?

Au niveau graphisme, si la fluidité de l'animation est irréprochable et qu'un festival de couleurs attend les plus petits, il faut bien avouer également que ces nouvelles petites créatures (après les extra-terrestres adorateurs du grappin dans "Toy story" et les hilarants "Minions") ont plus l'air d'être là pour faire vendre du merchandising que pour amuser le spectateur. La plupart des gags tombent à plat, à l'image des nombreuses scènes chantées ou dansées faisant appel à divers tubes (Sound of silence de Simon et Garfunkel, True colors de Cyndi Lauper...). Heureusement, la tant attendue chanson de Justin Timberlake ("Can't stop the feeling") résonne enfin, et la fin de cet interminable long-métrage sans relief ni ambition avec.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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