INTERVIEW
CONTAGION
Journaliste :
Vous avez choisi de traiter cette histoire avec un réalisme remarquable, notamment concernant les réactions des différents protagonistes…
Steven Soderberg :
Ça vient de la discussion initiale avec Scott [Z. Burns, le scénariste du film], quand il m’a proposé …
Journaliste :
Vous avez choisi de traiter cette histoire avec un réalisme remarquable, notamment concernant les réactions des différents protagonistes...
Steven Soderberg :
Ça vient de la discussion initiale avec Scott [Z. Burns, le scénariste du film], quand il m'a proposé le script. Visuellement, cela devait être plausible, réaliste.
Journaliste :
Pensez-vous que faire ce film vous a fait changer vos propres habitudes ? Moi durant la projection, je faisais attention à toute personne qui pouvait tousser derrière moi...
Steven Soderberg :
Pas avant la semaine dernière en tous cas... (rires)
Journaliste :
Est-ce que vous pensez que dans un cas comme celui-là, l'humanité pourrait choisir la voie de l'entraide, contrairement à dans votre film ?
Gwyneth Paltrow :
Ça n'est pas la même chose dans le cas d'un ouragan ou d'un tremblement de terre. Une fois ce type d'événement passé, on peut aider. On ne peut pas être héroïque avec un virus. C'est une menace qui revient... L'esprit humain veut aider les autres, mais ici tout menace votre survie.
Journaliste :
D'où est venue l'idée de base ?
Scott Z. Burns :
Quand on regarde les cartes des possibilités d'infection, on se rend compte que les foyers potentiels sont les lieux de contact entre humains et animaux... On a regardé comment avait commencé le SAR, d'où Hong Kong comme la source de l'infection.
Journaliste :
Pourquoi avoir fait du personnage de Jude Law [le journaliste blogueur] un homme qui spécule sur l'événement, alors que ce genre de personnage est d'habitude plutôt un contrepoids aux officiels ?
Steven Soderberg :
On pensait que c'était important d'avoir une voix alternative concernant d'où vient la maladie et comment la curer. Cela permettait aussi de créer de la pression.
Scott Z. Burns :
Quand une affaire comme cela arrive, il y a des infos, des rumeurs de conspirations, qui elles-mêmes se propagent comme un virus. Je ne le vois pas comme un cynique. Il croit vraiment avoir été malade. Et puis, tout ce qu'il dit n'est pas faux. C'est un personnage intéressant d’ambiguïté.
Journaliste :
L'action va très vite. Du coup les personnages sont très peu exposés, il n'y a pas vraiment d'introspection...
Jennifer Ehle :
On apprend à connaître ces personnages, plus par leurs choix et leurs actions.
Laurence Fishburne :
[En montrant le scénariste] Nos personnages sont bien écrits dans le scénario. Le mien a pour mission de trouver ce que c'est et de savoir ce qu'est la bonne dose d'info à diffuser. Mais il a aussi le pouvoir de dire les choses à qui il le souhaite. Et notamment à ceux qu'il aime... c'est une position humaine.
Journaliste :
[S'adressant à Gwyneth Paltrow] Quelle est votre vision de votre personnage ?
Gwyneth Paltrow :
Je pense que si le virus était une punition pour un adultère, il ne resterait que quelques personnes vivantes dans cette pièce. Peut-être même encore moins, car nous sommes en Italie. (rires)
Journaliste :
Quelle a été la partie la plus difficile à jouer ?
Matt Damon :
La nouvelle de sa mort [de Gwyneth Paltrow] à l'hôpital. Mon personnage devait craquer... ou non, s'écrouler le long du mur, comme on l'a vu dans 100 films... J'ai voulu chercher autre chose. Je suis très fier de cette scène... C'est du réel, il n'absorbe pas l'information.