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THE REVENANT

Un réalisme tout bonnement incroyable

Hugh Glass, un trappeur ayant un fils à moitié indien, accompagne un groupe d'hommes à la recherche de peaux de bêtes. Forcés d'enterrer les peaux suite à une attaque par des Indiens, ils s'échappent par la rivière sur leur embarcation. Mais Hugh Glass leur conseille d'abandonner le navire et de passer par les terres. C'est alors, qu'en pleine forêt, il est attaqué par un ours et grièvement blessé...

Un an après « Bidrman », Alejandro Gonzalez Iñarritu livre un film nerveux, en forme de quête de vengeance d'un homme abandonné à la mort par ses compagnons de voyage. « The Revenant », histoire de survie et de quête de justice, a valu un deuxième Oscar du meilleur réalisateur à Iñarritu et le premier Oscar du meilleur acteur à Leonardo DiCaprio, ironiquement la même année où sa partenaire de « Titanic », Kate Winslet, était elle aussi nommée (pour celui de la meilleure actrice dans un second rôle dans « Steve Jobs » de Danny Boyle), sans qu’elle recoive malheureusement le sésame.

Le tournage de « The Revenant » a eu lieu dans des conditions extrêmes, dans la neige, et tous les interprètes ont été mis à rude épreuve. Le résultat ? Un véritable film d'aventures, sanglant et sauvage comme les contrées traversées, durant lequel Iñarritu nous plonge au cœur de l'action. Dès la scène d'ouverture (l'attaque d'un campement en bord de rivière) la caméra à l'épaule, mobile en diable, se rive aux différents personnages, renversés, transpercés par des flèches, pour mieux faire sentir l'urgence de la situation. Un sentiment qui ne nous quittera plus jusqu'à la fin du film.

L'auteur aligne les morceaux de bravoure, de l'impressionnante (et interminable) scène d'attaque par un ours, où le corps de DiCaprio est ballotté, traîné, projeté, jusqu'aux scènes de chute de falaise ou de survie solitaire (l'utilisation du cheval pour s'abriter...). Les nerfs du spectateur sont également mis à rude épreuve et son imaginaire d'un ouest sauvage titillé à l'extrême lors de scènes plus ou moins oniriques (la pile de crâne...). Reste que l'émotion, malgré l'enjeu de vengeance porté par ce mort-vivant, est cruellement absente.

Un bémol que la qualité d'interprétation aura vite fait de nous faire oublier. Leonardo DiCaprio impressionne dans un rôle extrêmement physique, où la hargne l'emporte sur toute autre considération de souffrance. Quant à Tom Hardy, il prouve une nouvelle fois qu'il est l'un des meilleurs acteurs de sa génération, entre accent à couper au couteau, regard vicelard, et carrure imposante. Il aurait pu être LA surprise de la cérémonie des Oscars, mais a été coiffé au poteau par Mark Rylance pour son rôle dans « Le Pont des espions ». En tout cas, il est une raison de plus, de découvrir sur grand écran ce grand film d'aventures, à la photographie tout bonnement sublime.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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