MON PETIT DOIGT M'A DIT

Un film de Pascal Thomas

Décalé et souvent drôle, le nouveau Pascal Thomas pèche par sa multitude de sujets effleurés tous azimuts

Prudence Beresford ( Catherine Frot ) est une femme curieuse de tout, qui ne supporte pas de s’ennuyer. Elle forme avec son mari Bélisaire ( André Dussollier ), un couple hétérogène, mais très soudé et complice. Lorsqu’elle apprend qu’une pensionnaire de la maison de repos où vit la tante de son mari, est partie sans laisser d’adresse, elle décide de mener son enquête…

Une multitude de personnages entiers, une communauté aux attitudes suspectes, une directrice de maison de repos au regard biaiseux, autant de bases pour un récit policier classique, teinté d’humour noir. Sous la houlette de Pascal Thomas, réalisateur excentrique de La Dilletante et de Mercredi folle journée, le regard suspicieux que porte sur eux cette Prudence, subit une légère déviation, provoquant situations et perceptions loufoques. A commencer par le regard que l’on peut poser sur les deux personnages principaux eux mêmes. Elle, dynamique et malignement perturbée par tout nouvel indice, qu’elle s’amuse à classer dans un coin de sa tête, derrière son air intrigué et éveillé. Lui, flegmatique, réaliste à ses heures, face à ses collègues militaires qui portent le masque à gaz en réunion, qui serait prêt à la suivre partout dans ses délires.

Rapidement, on s’attache à ce couple très écrit, à leur humeur fantasque, et l’on ne rechigne pas à plonger avec eux dans cette improbable enquête. Une fois séparés, on découvre avec plaisir les rencontres inquiétantes que fait le personnage féminin, petit satellite perdu dans un univers campagnard à mille lieu de ses racines, et qui s’assombrit au fil du récit. Mais la poursuite de ce fantôme de vieille dame, et d’enfants disparus qui semblent aller avec, prend le pas sur la légèreté, et l’équilibre du début est rompu. Alors le drame appuyé est bien là, en un dénouement sordide pressenti. Malgré tout, un couple de cinéma est né, et d’autres aventures signées également Agatha Christie, pourraient suivre, tant Frot et Dussollier semblent à l’unisson. A condition que le public ne soit pas trop dérouté. Espérons le.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire