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HANSEL ET GRETEL, AGENTS SECRETS

Un film de Aleksey Tsitsilin

Se méfier des apparences !

Hansel et Gretel sont frère et sœur mais tout semble les séparer : Hansel est un illusionniste que beaucoup considèrent comme un charlatan, alors que Gretel est l’une des meilleurs agents secrets du royaume, membre de l’Agence Secrète de Contrôle de la Magie. La jeune femme paraît la mieux placée pour retrouver le roi lorsque ce dernier est mystérieusement enlevé par une sorte de cow-boy en spaghetti chevauchant des poulets rôtis ! Mais elle va devoir faire équipe avec son frère, avec qui elle est en froid depuis longtemps…

Hansel et Gretel, agents secrets film d'animation animated movie

Sortie le 25 mars 2021 sur Netflix

L’auteur de cette critique doit avouer qu’en voyant un tel titre, il a d’abord eu peur : quelle est cette idée étrange d’imaginer Hansel et Gretel, les héros du fameux conte des frères Grimm, devenus adultes et agents secrets ? En y regardant de plus près, on se rend également compte que cette production américano-russe est en partie faite par la même équipe (notamment le même réalisateur) qu’une quadrilogie "La Reine des neiges", qui a des allures de plagiat… sauf que le premier opus de la version russe est sorti un an avant l’adaptation du conte d’Andersen par les studios Disney ! Ainsi, même sans avoir vu cette quadrilogie (dont les deux derniers sont sortis en salles en France sous le titre "La Princesse des glaces"), on se dit que l’on est peut-être en train de juger les apparences un peu trop rapidement !

Or, l’apparence est d’autant plus trompeuse qu’elle est aussi due au choix malheureux d’un titre français mettant beaucoup trop en avant les noms des deux personnages, alors que le titre original anglais donne une tout autre impression : "Secret Magic Control Agency", soit l’« Agence Secrète de Contrôle de la Magie » (ASCM) dont le personnage de Gretel fait partie dans le film. C’est donc plus clair avec un tel intitulé : l’intention n’est évidemment pas de coller au conte d’origine mais bien de s’en servir très librement.

En fait, ce film d’animation s’inscrit dans la même lignée que les "Shrek" ou "La Véritable Histoire du Petit Chaperon Rouge", avec ce même objectif : détourner des contes populaires et en reprendre les codes dans un récit original qui ne reprend que partiellement les scènes et rebondissements des œuvres d’origine. C’est donc avec une agréable surprise que l’on déguste ce divertissement coloré, qui s’avère assez bien ficelé dans l’ensemble, bien que l’on se demande, à certains moments, si l’on assiste à des clins d’œil intentionnels ou à une malheureuse impression de déjà-vu – comme les cupcakes vivants qui font penser aux Minions de la saga "Moi, moche et méchant" ou cette jalousie de Hansel au sujet des gadgets qui rappelle celle du personnage de Will Smith dans "Men in Black".

Le long métrage est surtout enthousiasmant quand il assume plus explicitement les références ou la parodie, en réutilisant intelligemment les éléments les plus emblématiques du conte "Hansel et Gretel" mais aussi en s’aventurant vers d’autres cieux, comme lorsque Hansel découvre une salle regroupant de célèbres objets magiques (la lampe d’Aladin, Excalibur, l’anneau d’invisibilité, les bottes de sept lieues…), ou quand l’« Agent Belle-fille » (« Stepdaughter » en VO) lorgne manifestement du côté du célèbre Q de la saga "James Bond". On a même droit à un soupçon de culture russe avec la sorcière Baba Yaga.

Si l’histoire peut sembler en partie convenue, elle parvient aussi à surprendre, notamment avec deux héros moins lisses qu’on ne peut le penser au départ et aussi grâce à une conclusion qui nous fait encore plus ravaler nos jugements de départ à propos de cette supposée suite du conte mettant en scène Hansel et Gretel devenus adultes (on vous laisse évidemment découvrir ce petit twist final, certes élémentaire mais adéquat).

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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