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FÉLINS

Un conte de la survie bigrement bien scénarisé

Au milieu des terres sauvages du Kenya, un fleuve sinueux et infesté de crocodiles, divise les territoires en deux. Au sud du fleuve règne le clan des lions mené par Fang, au sein duquel la lionne Layla, vieillissante, élève la jeune Mara. Au nord du fleuve, Sita, une femelle guépard, tente d’élever seule ses cinq petits, alors que le lion Kali et ses quatre fils rêvent de passer la rivière pour étendre leur domination sur le clan de Fang...

Initiée il y a quelques années fin 2008 avec la sortie de « Les ailes pourpres », film sur les flamands roses, puis avec le passé inaperçu « Pollen » l'an dernier, que la collection Disney Nature est, il faut bien l’avouer, d'une qualité picturale bluffante. Mettant en parallèle les destins de deux mères, une femelle guépard et une lionne, « Félins », sa nouvelle production, décrit la lutte pour la survie de leur progéniture, sans pour autant faire d'angélisme, tout en construisant de manière habile un récit, à la manière d'une tragédie grecque.

Adultes comme enfants se retrouveront ainsi face à une histoire rondement menée de luttes de pouvoir, d'invasion, d'exil, d'extermination, d'asservissement... Si la présentation des deux clans fait la part belle à la douceur des mères (espèce grégaire et polygame chez les lions, solitaire chez les guépards), elle fait rapidement place à l'arrivée imposante du roi des animaux à la crinière noire et de ses quatre lionceaux... tous aussi majestueux les uns que les autres. Présentés à la manière de cowboys avançant résolument et dignement dans la même direction, ils incarnent la menace d'un changement radical.

À côté d'eux, hyènes, nuit, orages et crocodiles cachés sous les eaux calmes du fleuves, paraissent des dangers presque anecdotiques. La force du documentaire de Keith Scholey et Alastair Fothergill est donc de faire ressentir la menace qui plane quotidiennement sur les têtes des adultes comme des petits – en jouant sur les codes d'un cinéma belliqueux ou sur ceux du western –, tout en assurant le contraste avec les moments de jeu de la progéniture, forcément attendrissants. Une nouvelle réussite, impressionnante de proximité avec les animaux dont on nous donne à partager le quotidien, et les inquiétudes.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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