ANNA

Un film de Luc Besson

Comme un goût amer de déjà-vu

Anna est une jeune femme de 24 ans qui survit en vendant des poupées sur les marchés de Moscou. À moins qu’elle soit une top model ? Ou une tueuse sans pitié ? Le problème, c’est qu’à force de jouer des rôles, on finit par se perdre et se mettre en danger…

Anna Luc Besson film image

Pas besoin de le répéter, le dernier projet de Luc Besson, "Valérian et la Cité des mille planètes", fut un bel échec commercial, celui qui condamna sa société EuropaCorp a trouvé rapidement des investisseurs pour continuer à exister. Et malheureusement pour l’ancien nabab du box-office hexagonal, ce n’est pas ce nouveau film qui devrait lui permettre de retrouver sa gloire d’antan. Accumulation de clichés et de stéréotypes souvent misogynes – ce qui est d’autant plus dérangeant au vu de l’actualité judiciaire du monsieur – "Anna" n’est qu’un vulgaire ersatz de ce que fut le cinéma de son auteur. Comme si Luc Besson s’était lui-même enfermé dans une grammaire cinématographique dont il n’est plus capable de trouver les bons accords et l’inventivité nécessaire à de telles productions.

L’intrigue suit, sur plusieurs époques (oui parce que des allers-retours dans le temps sont censés prouver à quel point cette narration est maîtrisée), une jeune enfant brisée par les aléas de la vie et qui va trouver dans le KGB une porte de sortie et le rêve d’une ascension sociale. Personnage typiquement bessonien, cette femme devenue forte pour survivre, transformée en héroïne d’action façon "Nikita", n’atteint jamais la cheville de ses aînées. Car le cinéaste se perd à vouloir singer ses propres réalisations, tout en cherchant vainement à prendre les éléments qui donnaient l’énergie et le peps à des hits actuels comme "John Wick". En résulte une œuvre redondante, mécanique et dénuée de tout intérêt. À l’exception de découvrir Sasha Luss, à qui l’on souhaite de s’éloigner de l’écurie Besson pour s’épanouir sur grand écran.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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