INTERVIEW

NEUILLY SA MÈRE !

Djamel Bensalah

Journaliste:
Quelle a été l’idée de départ ?

Djamel Bensalah:
Elle est venue quand j’ai tourné « Big City ». J’ai rencontré Sami (« Michou d’Auber ») et Jérémy sur le tournage. Et j’avais envie de les réunir à nouveau… J’aimais bien l’idée de faire cohabiter …

© TFM Distribution

Journaliste:
Quelle a été l'idée de départ ?

Djamel Bensalah:
Elle est venue quand j'ai tourné "Big City". J'ai rencontré Sami ("Michou d'Auber") et Jérémy sur le tournage. Et j'avais envie de les réunir à nouveau... J'aimais bien l'idée de faire cohabiter un gamin de banlieue et une famille de Neuilly. Et puis je me suis dit que ce n'était pas très loin du pitch de "La vie est un long fleuve tranquille".

Journaliste:
Pourquoi ne pas avoir réalisé le film vous même ?

Djamel Bensalah:
Après "Big City"., je n'avais pas vraiment envie de tourner à nouveau avec des enfants. Et puis un film c'est dur à porter, c'est un travail de près de 3 ans. J'avais envie d'alterner avec la production. Mais finalement, la production: c'est que des emmerdes ! (rires) Cependant c'est assez gratifiant, et ayant moi même eu à faire à trop de producteurs ou un producteur unique pas disponible, j'ai pu aider à ma façon. L'écriture du film s'est faite à quatre. En france on a toujours le mythe du film / un auteur, alors qu'un film c'est un travail d'équipe.

Journaliste:
Quel était le but de ce film ?

Djamel Bensalah:
Faire se rencontrer, rapprocher les gens. Finalement, la mixité sociale à l'école n'existe plus. Petit, j'habitais à St Denis, à peine à 5 stations de métro du centre, et on disait qu'on allait « à St Denis ». On vivait dans la périphérie de la banlieue. Il était alors amusant de caricaturer les milieux...

Journaliste:
Par rapport à "La vie est un long fleuve tranquille", qu'est-ce qui a changé 20 ans plus tard ?

Djamel Bensalah:
L'arabe n'est plus épicier. Elle (Rachida) est avocate dans un cabinet d'affaires. Mais la classe moyenne reste blanche. Ici l'incarnation de la banlieue est à des années lumière de l'image qu'en a le cousin. On montre pour une fois une minorité en train de rire, pas de pleurer.

Journaliste:
Quelle a été l'expérience des comédiens sur le film et quelles sont leurs « origines » ?

Samy Seghir:
Ca a été une bonne expérience, mais moi je viens d'un milieu plutôt « normal ».

Jérémy Denisty:
J'ai voulu renouveler l'expérience de "Big City".. C'est toujours chouette de jouer une personne qui n'a rien à voir avec moi. Moi, je suis belge, né en Flandres, mais habitant en Wallonie.

Booder:
Les producteurs sont venus voir mon spectacle et m'ont proposé le script. Je voulais pas du rôle d'un chef de bande qui crache par terre et jure beaucoup. Ici ce sont des lâches qui s'attaquent qu'aux plus petits. C'est du burlesque qui permet de traiter d'un thème grave: le racket. Ca n'arrive pas en banlieue, il n'y a rien à racketter...

Journaliste:
Dans le film, on a l'impression que ce sont les femmes qui sont les ponts entre les gens...

Djamel Bensalah:
« La femme est l'avenir de l'homme »... Ce sont elles qui ont le plus de culot et d'audace. Dans les familles rebeu ce sont souvent les mères qui décident, alors qu'elles ont une image soumise... Les femmes ont surtout un rôle de transmission.

Journaliste:
Pourquoi le titre « Neuilly sa mère » ?

Djamel Bensalah:
Ca n'a rien de vulgaire, alors que « Neuilly ta mère » le serait... Ça veut dire en gros que Neuilly « il y en a marre ». On a conscience que le titre peut être un frein...

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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