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INTERVIEW

DEUX SOEURS POUR UN ROI

Justin Chadwick

L’interview regroupant Eric Bana, Natalie Portman, Scarlett Johansson, et Justin Chadwick a lieu au festival de Berlin, dans le cadre de la conférence de presse de l’équipe, située dans les salons de l’hôtel Hyatt.

© Wild Bunch Distribution

Journaliste:
Qu'est-ce que ça fait de jouer le rôle d'un Roi?

Eric Bana:
C'est à la fois terrible, affreux et merveilleux: un vrai défi à relever.

Natalie Portman:
C'est certainement une rare opportunité pour lui. Et pour nous de travailler avec lui. Eric nous faisait cependant beaucoup rire durant le tournage, même s'il sait être sérieux pendant les scènes. Finalement, il y a eu une saine compétition voire émulation entre nous trois, pour tirer le meilleur des scènes...

Journaliste:
Dans votre film, les personnages masculins sont les plus faibles...

Justin Chadwick:
Nous avons voulu mettre en avant l'histoire étonnante de Mary Boleyn. C'est un personnage que l'on connaît peu, au contraire de sa soeur. On a donc fait de grosses recherches sur les personnages féminins et leurs familles.

Natalie Portman:
Dans le film, les femmes se rebellent, mais cela ne veut pas dire que les hommes soient faibles. Le Roi prend des décisions. Le père et l'oncle manipulent les enfants.

Eric Bana:
Les personnages sont très anglais, même s'il s'agit d'un casting international. Et cela m'a donné l'impression que j'étais dans mon droit, en interprétant le Roi.

Journaliste:
Dans ce film, il y a de merveilleux costumes...

Scarlett Johansson:
Je ne me levais pas tous les matins à 6h30 avec l'impatience d'enfiler un corset... Mais porter ces costumes, aux textiles très riches était tout de même un vrai plaisir. Leurs couleurs correspondent à la progression intérieure des personnages. Mais il faut avouer qu'ils n'étaient pas très pratiques. Les manches nous bloquaient les bras, et les jupes géantes nous entravaient les mouvements.

Natalie Portman:
C'est vrai qu'ils n'étaient pas toujours très confortables. Ce qui m'amusait, c'était de voir Eric, très sérieux, avec ses petits lacets et ses rubans (rires)... Mais tout était très authentique. Le « B » que je portais autour du cou figure sur de nombreux portrait de Anne. Elle l'a ramené de France.

Journaliste:
Quelle a été votre approche de vos personnages respectifs?

Eric Bana:
Il me fallait me comporter de manière démonstrative avec ces deux femmes. Pour cela, il faut développer une certaine confiance. Le réalisateur m'a soutenu dans cette tâche. Il a mis les choses en place...

Scarlett Johansson:
J'avais l'impression que chaque jour, quelque chose de terrible allait m'arriver. C'était assez dur psychologiquement. Je ne devait pas oublier que les deux autres personnages ne sont pas des monstres. Et le mien ne devait pas être trop doux. Elle se devait d'être un minimum ambitieuse aussi...

Journaliste:
Pourquoi avoir choisi Natalie pour le rôle d'Anne?

Justin Chadwick:
Ce personnage, on le connaît tous. Natalie était capable d'aller jusqu'au bout de ce personnage, y compris dans ses zones d'ombre. Tout au long du film, elle devait se montrer très ambitieuse. Et il nous fallait une actrice parfaitement capable de passer du calcul à l'émotivité.

Journaliste:
Personnellement, que choisiriez-vous, entre l'amour et le pouvoir?

Natalie Portman:
Le pouvoir. Est-ce que c'est le plus intéressant dans le film?

Scarlett Johansson:
Je suis dans le pouvoir de l'amour « baby »...

Journaliste:
Pourriez-vous vivre à la cour?

Scarlett Johansson:
Ca m'effraierait assez: les rumeurs, l'énergie frénétique... On peut d'ailleurs faire le parallèle avec la vie des célébrités et leurs rapports avec leur entourage. Personnellement, j'essaye de séparer vie privée et « cirque »...

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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