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UPGRADE

Un film de Leigh Whannell

Grey Trace s’est retrouvé paralysé à la suite d’une violente agression qui a coûté la vie à sa femme. Un inventeur milliardaire lui propose alors de servir de cobaye à un remède expérimental sensé « upgrader » son corps et ses facultés motrices. Le procédé fonctionne, et Grey, désormais guidé par une intelligence artificielle qui décuple ses capacités physiques, décide de se lancer dans une mission vengeresse contre les responsables de son malheur…

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Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

C’est à se demander ce qui se passe dans la tête des scénaristes hollywoodiens dès qu’il s’agit de décrire les agissements d’une intelligence artificielle supérieure. Rien qu’au début de la chose, tout était déjà là : avec l’inoubliable HAL de "2001", Kubrick avait su créer une icône diabolique au service d’une réflexion fondamentale sur les méandres de la condition humaine. Depuis, nombreux sont les films de science-fiction à avoir dupliqué la chose avec des robots au schéma interne zarbi, voire totalement teubé. C’est à l’un de ceux-là qu’"Upgrade" nous confronte à nouveau, injectant dans le corps d’un individu une puce électronique qui le transforme en pantin, manipulé par un Big Brother informatique. Et celui-ci s’en donne à cœur joie : on casse les articulations des ennemis après avoir glissé une punchline, on fait faire au corps des gestes chorégraphiques plus proches d’une gesticulation de tectonik que d’une réactualisation des réflexes moteurs, et on s’en sert de prétexte pour animer une histoire de vengeance déjà vue mille fois depuis trente ans. En même temps, c’est bien de là que le film tire son efficacité, alors pourquoi se plaindre ?

Totalement crétin derrière des velléités de film d’anticipation réflexif (un peu comme quand "Repo Men" et son pitch à la noix prétendaient jouer dans la même cour que "Minority Report" !), "Upgrade" se veut juste un basique rollercoaster, nerveux, pas mal fichu, dont les quelques salves d’ultra-violence renvoient à tout un pan du cinéma de SF des années 80 (tendance "Terminator" ou "RoboCop"). La réflexion sur le libre arbitre a tôt fait de s’effacer au profit d’un rythme effréné qui ne s’embarrasse d’aucun bout de gras, la prestation ahurie de l’acteur principal ménage de sacrés moments de rire, et les cent minutes de métrage s’écoulent sans pause pipi. Le genre de « mise à jour » qui, à défaut d’ajouter de nouvelles fonctionnalités capable de transcender l’objectif de départ, a tout de même le mérite de remplacer la matière grise par de la taurine bien chargée. Ce n’est pas beaucoup, mais ce n’est pas rien.

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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