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UNE VIE CACHÉE

Un film de Terrence Malick

Narration contemplative

Dans l’éden que sont les vallons encaissés de la Haute-Autriche, vivent heureux deux paysans modestes, Franz et Frani, ainsi que leurs enfants. Quand 1939 sonne, il va devoir partir, contre son gré…

Une vie cachée film image

Avec "Une vie cachée", Terrence Malick revient à un cinéma plus narratif, qu’il avait délaissé au profit des expérimentations visuelles et des parcours contemplatifs de "Tree of life", "Knight of Cup" et "Song to song". Il troque ses aphorismes méditatifs pour deux voix-off et leur correspondance amoureuse.

L’idée de Malick, au cœur et à l’origine du film, qui explique le titre, vient d’une citation de George Elliot qui célèbre les illustres inconnus qui par leurs gestes individuels silencieux, par la force de leurs convictions, sont responsables du bon état du monde, qui aurait pu être sans eux, bien pire.

Avec "Une vie cachée" Malick propose une nouvelle fois une exploration de la psyché humaine, du cœur de l’humanité et du rapport à la foi. Les deux amants sont respectés dans leur communauté, mais quand la guerre arrive et que Franz refuse de se battre, et surtout, qu’il refuse de prêter allégeance à Hitler, ils sont unanimement condamnés. Condamnation qui va se poursuivre même une fois que Franz sera parti et que Fani, seule et exclue, devra faire face.

Malick explore le cosmique, le grand, le plus qu’humain et parfois même l’inhumain au cœur des hommes et de leur manière d’habiter le monde. En effet, il applique le même traitement visuel aux grands espaces verts et aux scènes de prisons. Seul le montage change, quand il y a montage et pas seulement développement de ce qui se passe devant l’œil ouvert de la caméra. Il utilise des mouvements d’appareils dont il accélère ou ralentit le rythme, suspendant ainsi la réalité en extrayant le spectateur. Il filme ses personnages en contre plongée, posant souvent sa caméra au sol. Mais cette image qui devrait les élever les places en fait sous une autre autorité, les réduits face à l’absolu. Enfin, il utilise une caméra numérique, tourne en lumière naturelle dans les vrais lieux de vie de Franz et Frani Jägerstätter pour être au plus près de ces destins anhistoriques dont il fait une fresque, déformée sur les côtés, plus que réelle dans sa poésie.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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