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UNE SUITE QUI DÉRANGE : LE TEMPS DE L'ACTION

Un film de Bonni Cohen, Jon Shenk
Avec Al Gore...

Al Gore ce héros

Après le documentaire « Une vérité qui dérange« , Al Gore a continué à donner des conférences et a même monté un programme de formations pour sensibiliser les gens au dérèglement climatique. Toujours aussi militant et pédagogue, il a même été un élément clé des négociations durant les derniers sommets environnementaux, dont celui de Paris…

Il y a dix ans, le documentaire sur le changement climatique mettant en avant l'action du vice-président américain Al Gore avait débuté sa carrière à Cannes. Celui-ci est donc logiquement revenu sur la Croisette en mai dernier pour en défendre la suite, en séance spéciale. Si le premier volet était parfaitement documenté, les évolutions des mentalités et du niveau d'information des citoyens depuis dix ans, font que ce nouveau volet étale de manière exponentielle le défaut principal du premier film, à savoir la glorification de l'action d'Al Gore lui-même, après cependant avoir donné quelques repères intéressants.

Dans le fond, le film est beaucoup moins anxiogène que le premier et n'apporte pas grand chose de nouveau en termes de pédagogie. Se concentrant sur la propagation de la bonne parole (via la formation de nombreux relais dans le monde... et l'intégration des nouvelles catastrophes dans les diapos correspondantes du power point d’Al Gore !), il recèle tout de même quelques éléments clés pour mieux comprendre les dessous des négociations internationales. Ainsi la frustration des pays en plein développement et leur sentiment d’injustice ne peuvent être mieux montrés qu’au travers de la déclaration indienne réclamant le droit à consommer en carbone l’équivalent de « 150 années de consommation américaine ».

Posant en face l’absurdité des solutions proposées par les pays disposant de l’argent (l’idée de surélever de 30 cm des rues de Miami…), le documentaire donne aussi à voir des simulations frappantes (l’inondation de New York…). Il aurait cependant pu être beaucoup plus intéressant s'il s'était plus attardé sur les solutions et progrès en matière d’énergies renouvelables comme cela est esquissé quelques minutes, au lieu de faire juste d'Al Gore un super-héros, unique sauveur de la COP 21. Regrettable.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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