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SERKO

Un film de Joël Farges

La naissance d'une légende, plombée par un principe narratif exaspérant

En 1889, un jeune cosaque décide de partir rejoindre le Tsar de la Grande Russie pour éviter le massacre des chevaux des contrées orientales. Sur son cheval Serko, il va parcourir près de 9000 kilomètres en moins de 200 jours...

Quelle belle histoire voulait nous conter Joël Farges avec ce film ! Quelle grande aventure faite de contrées immenses et ensorcelantes traversées et de rencontres de peuplades oubliées ! Picturalement le film tient ses promesses en guidant le spectateur dans les steppes et les montagnes, en lui permettant d'accompagner Serko et son cavalier sur un lac gelé dans la beauté vous prend à la gorge. Le choix d'interprètes locaux ajoute au dépaysement ressenti et à une envie d'espace qui emporterait presque le spectateur dans cette légende naissante, que l'on se raconte et que chacun embellit.

Si quelques prouesses impossibles sont séduisantes, on regrettera que le réalisateur gâche complètement son sujet en voulant faire de ce récit un film pour enfants. Le choix de la narration par un illusionniste français (Fragonard, interprété par Jacques Gamblin), tantôt en voix off, aux intonations fantasques ne collant souvent en rien à l'image ni à la teneur ou l'intensité de l'action, tantôt en numéros d'ombres chinoises certes beaux, mais pas forcément utiles ou pertinents, annihile constamment tout le charme que l'on pouvait trouver à cette sublime histoire. Elle aurait mérité bien plus de silences et de subtilité.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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