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MY BLUEBERRY NIGHTS

Un film de Wong Kar-wai

Charmante reconstruction

Une jeune femme entre dans un bar, à la recherche d’un habitué. Elle interroge le barman et finit par lui remettre les clés qu’elle doit rendre à cet homme. Après quelques difficiles nuits, où elle s’endort sur le comptoir, elle décide de partir en voyage, vivre autre chose…

Le nouveau film de Wong Kar Waï surprend par sa fraîcheur nonchalente, son charme enivrant, ce malgré une histoire centrée sur la reconstruction intime après une rupture unilatérale. Norah Jones y donne justement la réplique à Jude Law, barman auquelle elle se confie, avant de prendre la route pour près d'une année. Son chemin va alors croiser celui d'autres égarés de la vie, dont David Straightairn (excellent en flic alccolique) au prise avec une vampirisante Rachel Weiz ou Natalie Portman. Et peu à peu le courage et la force reviennent, à force de confrontation de son expérience à celle de plus malheureux ou de plus optimistes.

Pour son premier long métrage en anglais, le réalisateur hong kongais adapte sa touche à une vision occidentale de l'amour. Plus de dialogues et de personnages, pour moins d'effleurements ou de mouvements observés à la loupe. Une nouvelle fois, les ralentis saccadés se mêlent à de nombreuses prises de vues intimistes, cadrées au travers de surfaces vitrées ou de reflets. Côté musique, on se régalera également de l'utilisation recyclée de morceaux de « In the mood for love » version harmonica ou de « Carnets de voyages ». Au final « My blueberry nights » constitue un beau road movie en forme de lettre d'un amour annoncé, qui se conclue sur l'un des plus beaux baisers de cinéma, lorsque sur le comptoir d'un bar désert Jude Law lèche des restes de crème d'une tarte à la myrtille sur la bouche d'une Norah Jones assoupie. De quoi rêver, longtemps.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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