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METRO MANILA

Un film de Sean Ellis

Sortir de la pauvreté

La récolte n’ayant pas été bonne, et les prix d’achat du riz ayant baissé, un paysan philippin et sa femme se retrouvent sur la paille, incapables d’acheter les semences nécessaires à la prochaine saison. Ils décident du coup de déménager en ville, à Manille, avec leurs deux petites filles...

C’est à une nouvelle descente aux enfers que nous invite Sean Ellis, auteur des remarqués "Cashback" et "The Broken". Sur un scénario partiellement attendu, mariant l'humiliation (le couple se fait escroquer d’emblée, la femme atterrit dans un bar à entraîneuses...) et l’espoir (l’homme se trouve par miracle un emploi de convoyeur de fonds), l’auteur compose une histoire douce-amère, entre danger d’un métier exigeant et complicité prêt à accepter beaucoup de choses pour s’en sortir.

À partir d’une peinture sans concession d’une ville où fleurissent les bidonvilles, Sean Ellis ne cache rien de l’incapacité des autorités à régler des problèmes sociaux de base, et montre la pauvreté comme une faiblesse qui permet à d’autres de s’enrichir ou de profiter d’une situation de détresse. Jouant de la luminosité pour mieux traduire les variations entre désespoir et regain de courage, il représente la ville comme un endroit lumineux et vivant, avant de replonger ses personnages dans une obscurité symbolique de leur avenir qui s’obscurcit.

Très porté sur les questions de fatalité, le scénario n’épargne personne, et montre que l’être humain n’est jamais généreux gratuitement, que l’homme est par nature intéressé. Grâce aux deux interprètes principaux, dont la proximité est palpable à l’écran, et à une écriture flirtant avec le thriller, "Metro Manila" utilise la violence pour mieux la dénoncer comme unique issue à une pauvreté qui transforme l’homme en loup.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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