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MAX ET LENNY

Un film de Fred Nicolas

Pour la jeune actrice

Une jeune fille de racines maghrébines vivant dans une banlieue chaude Marseille passe ses journées à ne rien faire et à faire le guet pour son frère, impliqué dans du trafic de drogue. Quand elle ne cherche pas à rendre visite à la fille dont elle a perdu la garde, le soir, elle s'entraîne à rapper sur des morceaux qu'elle a écrits elle-même...

"Max et Lenny" est un film plein de bonnes intentions qui a le mérite de s'intéresser aux difficultés d'une adolescente (Lenny) des "quartiers" chauds de la banlieue marseillaise, coincée entre un frère dealer, une école où elle ne veut pas retourner et des institutions sociales qu'elle perçoit comme l'ennemie. Capable d'exprimer son malaise et ses difficultés, c'est au travers du contact amical avec une jeune congolaise sans papiers (Max) qu'elle va trouver la force de croire en quelque chose et un potentiel équilibre.

Si globalement la trame du scénario, ci-écrit avec François Bégaudeau ("Entre les murs") paraît bien prévisible, et amène à un final trop facile, elle recèle tout de même quelques moments fort, comme l'irruption nocturne de Lenny dans l'orphelinat. Son incapacité à comprendre ce qui lui est demandé ou d'intégrer l'intérêt du respect de quelques règles est plutôt bien amenée, et il y a dans l'approche globale du sujet une naïveté quasi adolescente.

Pour son premier long métrage, Fred Nicolas refuse de poser la lumière comme base d'un contraste entre riches et populations en difficultés. La même luminosité réconfortante arrose le quartier et ses dangers que les bords de la piscine d'une villa déserte. Mais c'est dans l'obscurité que son héroïne peut être elle-même, quand elle cherche sa fille, ou lorsqu'elle rappe en secret loin des regards des caïds ou de son frère. Histoire d'affirmation de soi, de canalisation intelligente d'une rébellion, mais aussi d'injustice sociale, "Max et Lenny" versé par moments dans la facilité, et doit au final beaucoup à sa jeune actrice, Camélia Pand'or, renfrognée, agressive et si humaine sous la carapace qu'elle s'est construire face au monde qui l'entoure.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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