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MAGIC MIKE

Un film de
Avec

Initiation

Steven Soderbergh n'en finit plus d'augmenter sa productivité et nous livre en moins d'un an son troisième film. Après « Contagion » présenté à Venise l'an dernier, sorte d'essai réaliste au casting quatre étoiles traitant de la propagation d'un virus incontrôlable, il avait divisé la rédaction avec « Piégée », film d'action ultra-speed autour d'une Jason Bourne au féminin, présenté quant à lui à Berlin. Pas de festival marquant pour son nouvel opus, « Magic Mike », grosse machine estivale visant principalement les adolescents, qu'on aurait aimée un peu plus acide.

Car « Magic Mike », s'il démarre sous le signe de la comédie, avec une intrusion dans un club de striptease masculin, s'avère bien vite un classique film sur l'initiation à la vie, la découverte de la responsabilité et finalement le passage à l'âge adulte. L'immersion progressive d'Adam (Alex Pettyfer) dans ce monde dénudé fait de déhanchements langoureux, de dessous des plus light et de billets faciles, et tout le décalage avec une vie « normale », celle du jour face à celle de la nuit, prête bien entendu à rire et offre quelques sympathiques (mais faciles) moments de comédie. D'autant que l'ensemble de la troupe se défend de manière impressionnante, de Channing Tatum, provocateur et massif, à Matthew McConaughey, étoile vieillissante forcée de passer en coulisse.

Cependant, le scénario s'oriente progressivement vers un récit moralisateur en dessinant une romance a minima, entre attraction et répulsion provoquées par le beau démon sur la jeune fille bien sous tous rapports. Les excès du milieu sont à peine esquissés, mais les personnages sont mis face à des choix de vie qui se posent à tous. Il y a un moment où l'on doit passer aux choses sérieuses, considérer l'autre avec respect, envisager un avenir qui ne soit pas que légèreté, amusement et parure. Le message est classique et la mise en scène de Soderbergh dérive alors dans une esthétique du filtre coloré et de l'image léchée façon « Les experts : Miami », pouvant agacer un peu. Reste un divertissement honnête qui fera certainement fantasmer bon nombre de spectatrices, voire de spectateurs, que les températures de ce mois d'août auront rendus particulièrement réceptifs à ce genre de spectacle torride mais superficiel.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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