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LEON ET OLVIDO

Un film de Xavier Bermudez

Regard sur des envies de meurtre

Après le renvoi de son frère jumeau Leon, trisomique, de l’institut spécialisé qui l’accueillait, Olvido est obligée de recueillir celui-ci chez elle et de concilier sa vie couple, son travail et le fait de s’occuper de celui qu’elle considère comme un envahisseur...

Xavier Bermudez tente avec Leon et Olvido, de dépeindre les rapports entre un frère et une sœur, que la maladie de l’un, empêche d’évoluer avec l’âge. Car si l’affectation transparaît, c’est bien ici au beau milieu de sentiments et sensations contradictoires, qui font la dureté et le caractère absolu de la relation de ces parents si proches et si lointains à la foi. D’un côté, Leon est dépendant. Fait-il semblant de comprendre les enjeux d’une vie individuelle comme l’affirme sa sœur, ou ses affichages intempestifs de souhaits de s’en sortir sont-ils des signes d’une volonté propre.

C’est une des question que pose ce film sans concession. Car, de l’autre côté, il y a les exaspérations d’Olvido, en proie à des problèmes personnels (argent, relation amoureuse ou purement sexuelle avec son patron…), qui deviennent parfois des pulsions fratricides. Les scènes d’apparent sadisme, où la jeune fille demande à son frère de cueillir une fleur en bord de falaise, ou l’abandonne en pleine campagne, installent peu à peu une tension, désamorcée par la suite. Alors s’il est difficile de prendre le jeune homme pour un saint, ou un voyant (il tente de prédire l’avenir à plusieurs reprises), on veut bien croire à sa bonté désintéressée, et uniquement affective, qu’une sœur peu avoir du mal à gérer, de même que des services sociaux absents.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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