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INTERVIEW

LEON ET OLVIDO

C’est dans un petit salon de l’hôtel Mecure de Charpennes, à Villeurbanne, lors de sa venue à l’occasion du festival Les reflets du cinéma ibérique et latino américain, que nous avons pu poser 9 question à Xavier Bermudez, concernant son film Leon et Olvido.

Journaliste :
Dan…

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C’est dans un petit salon de l’hôtel Mecure de Charpennes, à Villeurbanne, lors de sa venue à l’occasion du festival Les reflets du cinéma ibérique et latino américain, que nous avons pu poser 9 question à Xavier Bermudez, concernant son film Leon et Olvido.

Journaliste :
Dans votre film, les rapports familiaux sont traités sans concession. Le garçon est vécu comme un poids par sa sœur. C’est une vision beaucoup moins « gentille » que dans « le sixième jour » de Jaco Van Dormael ?

Xavier Bermudez :
C’est en effet un film très très différent. Je n’ai pas très envie de faire la comparaison, mais simplement le garçon trisomique est traité ici avec le même respect que tous les autres personnages.

Journaliste :
Si le meurtre par le poison est assez classique, le coup de fleur à cueillir au bord de la falaise est un peu plus tordu. Comment vous sont venu à l’écriture, les scènes de pulsions fratricides ?

Xavier Bermudez :
Je n’avais pas de référence de base. Je connais surtout tous les lieux où nous avons tourné. L’écriture est un procédé intuitif pour moi, il n’y a rien de calculé, autant pour les scènes les plus douces que pour les plus dures.

Journaliste :
Qu’est ce que vous recherchiez chez celui qui devait interpréter Leon ? Un côté boudeur ou butté ?

Xavier Bermudez :
En premier lieu, je recherchais quelqu’un avec la capacité de mémoriser les dialogues, et qui puisse aussi avoir une diction compréhensible. Il me fallait un acteur naturel. Leon est un personnage qui n’a pas d’intention particulière. Son seul objectif, c’est de vivre avec sa sœur. Du coup, il apprend à faire quelques concessions, dans le quotidien tout au moins.

Journaliste :
Il n’est pas tenté par l’indépendance au moment où il visite l’appartement d’un de ses amis ?

Xavier Bermudez :
Non, à aucun moment. Il ne veut pas abandonner sa sœur. Ce genre d’appartement existe, dans le sud est de l’Espagne. Mais ces appartements réservés aux personnes handicapées, nécessitent la présence de domestiques.

Journaliste :
Comment s’est déroulé le tournage des scènes de jeux, pas si innocents entre frère et sœur, comme dans le lit (l’abordage) ou dans la baignoire ?

Xavier Bermudez :
Au lit, c’était une scène très jolie pour l’acteur. Il voulait que ça ne se termine pas, et s’est d’ailleurs endormi plusieurs fois contre l’actrice. La scène de la baignoire a été plus difficile. J’avais un peu peur qu’il confonde l’actrice avec sa vraie sœur, qu’il confonde la réalité et la fiction. A un moment donné, il ne prêtait pas beaucoup d’attention, et j’ai du me fâcher un peu. Mais nous en avons discuté par la suite, en tête à tête, et je devais intégrer le fait que lui, était nerveux.

Journaliste :
Pourquoi avoir fait de Leon, un annonciateur de la mort de son ami ?

Xavier Bermudez :
Je ne vois pas la chose comme cela. Il s’agit plutôt d’une vengeance à laquelle il donne libre court. Son ami avait insisté pour qu’il s’intègre dans la société. Leon veut ici lui montrer que les choses ne sont pas non plus faciles pour lui, qui est pourtant indépendant.

Journaliste :
Vous dénoncez le manque de moyen des services sociaux, qui sont pourtant à l’écoute. Peut-on considérer qu’il s’agit un film militant ?

Xavier Bermudez :
C’est un peu le constat que j’ai fait dans mes approches. Mais ce n’était pas l’objectif principal de faire état de cela.

Journaliste :
Comment avez vous choisi l’actrice qui interprète Olvido ?

Xavier Bermudez :
Au début, le personnage devait avoir dix ans de plus. Mais l’actrice n’a pas pu se libérer, elle a eu un empêchement. Je me suis alors souvenu de Marta, que j’avais déjà vue jouer. Je l’ai alors rencontrée. Elle a beaucoup de caractère et de force, doublé d’un côté très fragile, qui me semblait bien correspondre au personnage.

Journaliste :
La destruction progressive de tout l’entourage de sa sœur (travail, relation amoureuse…), c’est une manière de montrer que s’occuper d’un trisomique, c’est un peu un « travail à plein temps » ?

Xavier Bermudez :
Quand j’ai eu l’idée du film, il était déjà très difficile de trouver un bon travail en Espagne. Mais ici c’est un peu un cas particulier, Leon l’accapare. Dans une autre histoire, dans la réalité, cela aurait pu se passer différemment.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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