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LAST DAYS OF SUMMER

Un film de Jason Reitman

Séduisante chronique

Henry vit seul avec sa mère depuis que son père l’a quittée pour épouser celle qui était sa secrétaire. Il observe sa solitude et sa tristesse, conscient qu’elle est son unique vraie famille. À la veille du dernier week-end de l’été, ils font la rencontre de Franck, évadé de prison, qui les contraint à l’héberger, en attendant que sa jambe blessée aille mieux et qu’il puisse prendre le premier train en douce. Seul problème, avec un pont lié au jour férié, le Labor Day, les trains sont beaucoup moins nombreux qu’à l’habitude…

Jason Reitman a déjà donné dans la chronique familiale vue au travers des yeux d'adolescents. Le voici qui nous livre ici un ensemble de réflexions sur ce qu'est la famille, le tout raconté en voix-off par le fils, qui observe sa mère, dépressive, reprendre progressivement vie, sous l'effet d'un événement inattendu. Dès les premières scènes, c'est un sentiment d'affection qui prévaut. Le scénario se place tout de suite du point du vue du jeune garçon, observant une mère pour laquelle celui-ci éprouve tendresse et compassion, tout en étant profondément conscient de sa solitude (il lui offre un carnet de coupons intitulé « mari d'un jour », valables pour diverses activités comme les tâches ménagères, jusqu'à une sortie ciné...). Et le film sera à cette image : un mélange de conscience de la mélancolie profonde d'une mère, et de vision adolescente du monde.

Certains s'agaceront de quelques faciles ressorts au niveau scénario, notamment lorsque celui-ci tente d'alléger le récit par une touche d'humour. Ainsi le jeune garçon observe l'homme en train de réparer divers éléments, de participer aux tâches quotidiennes de la maison, ce qui s'avère rapidement peu crédible du fait de la promiscuité avec le voisinage, dans un quartier de banlieue chic quelconque, où la présence d'un homme avec cette famille monoparentale dont la mère est connue comme névrosée et sortant très peu, peut être facilement remarquée. Le contraste entre souci global de discrétion et ces quelques scènes paraît assez incohérent, même si le charme agit et que la parabole (à gros sabots...) sur la « réparation » est plutôt jolie.

Reste que "Last Days of Summer" est une jolie chronique à laquelle on finit par croire. Narrant le rapprochement de deux types de solitude, elle assume un romantisme imposant, même si l'on se doute qu'elle ne peut que mal finir. Josh Broslin, imposant, est crédible en homme brisé, même lorsqu'il affirme « je referai 20 ans pour pouvoir passer ne serait-ce que 3 jours avec toi ». Quant à Kate Winslet, elle est tout simplement impériale, dans son mélange de fragilité et d'élans de protection envers son fils. Ajoutez à cela une série de scènes bouleversantes où les personnages tentent d'exprimer leurs vérités ou regrets (la mère qui avoue sa solitude, l'ex-mari qui explique son incapacité à la rendre heureuse, la jeune élève qui parle de ses parents divorcés...) et on se laisse prendre à rêver, jusqu'à être bouleversé.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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