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GEMINI MAN

Un film de Ang Lee

Un film d’action honnête, mais sans surprise

Henry Brogan, tueur professionnel, chargé d’abattre à distance un supposé traître à la solde des russes, alors qu’il voyage en train à grande vitesse. Mais une fois la mission accomplie, alors qu’il souhaite prendre sa retraite, un des ses amis lui apprend que ce dernier était en fait un scientifique spécialisé dans la génétique, dont le dossier aurait été trafiqué. Henry devient alors lui-même la cible d’une partie des services qui l’employaient…

Gemini man film image

On connaît le goût d’Ang Lee pour changer de genre quasiment à chaque film, tout ne ne reniant jamais la poésie, la virtuosité de l’action ou la profondeur d’un sujet. Auteur de chroniques familiales épicées ("Salé sucré", "Garçon d’honneur"), de drames intimistes ("The Ice Storm", "Le secret de Brokeback Mountain"), de films en costumes ("Raison et sentiments") ou de films d’action enlevés ("Tigre et dragon", "Hulk"), il a connu l’échec il y a trois ans avec son peut-être trop anti-militariste "Un jour dans la vie de Billy Lynn", après le carton, quatre ans plus tôt, pour sa saisissante adaptation de "L’Odyssée de Pi".

On attendait donc énormément de voir ce que ce réalisateur taïwano-américain allait faire [Attention potentiel spoiler] d’une histoire de manipulation génétique, où Will Smith est amené à se battre avec son double. Et la déception est au rendez-vous, fasse à un film certes survitaminé, mais dont il faut bien avouer que le titre même, ainsi que le premier trailer, auront éventé la plupart de l’intérêt. Le scénario est donc clairement le point faible de cet actioner sans grande surprise, qui tente de nous surprendre avec des rebondissements que l’on sent venir à des kilomètres.

Reste tout de même la maestria d’Ang Lee, qui gère les scènes d’actions avec brio, notamment une scène de poursuite en moto, spectaculaire en diable, qui s’avère haletante de bout en bout, ou une fusillade dans une hacienda et un vieux quartier. Les effets spéciaux sont eux aussi plutôt bien gérés, et si l’on voit bien la mise en abîme qui a pu intéresser l’auteur, la réflexion sur la nature de l’être humain est loin d’arriver à la cheville de celle transparaissant au travers de films comme "Edward aux mains d’argent", "I-Robot" ou même "A.I." de Steven Spielberg. Et l’émotion devient alors cruellement absente de l’ensemble du film, la présence magnétique de Mary Elizabeth Winstead en second couteau, étant elle aussi sous-exploitée. Dommage.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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