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L'EMPREINTE DE L'ANGE

Un film de Safy Nebbou

Infinie détresse

Alors qu'elle vient chercher son fils à l'anniversaire d'un copain, une mère est frappée à la vision d'une petite fille déguisée en fée. Elle en est persuadée, il s'agit de sa fille, pourtant sensée être décédée quelques années plus tôt...

Le second film de Safi Nebbou (« Le cou de la girafe ») devrait bouleverser les mères de famille, tout comme les autres spectateurs. La perte d'un enfant est certainement l'un des drames les plus durs, et Safi Nebbou, exploite à merveille, à partir d'une histoire vraie, une douleur indicible, au travers du regard de son personnage principal, une femme qui n'a jamais fait le deuil, plus de six mois après la disparition de son enfant. Les troubles du comportement dont fait preuve le personnage (sauts d'humeur, désespoir soudain, rigidité affective, besoin maladif de contact) sont crédibles et montrés au travers de moments suspendus dans le temps, comme la scène de la patinoire ou celle de la piscine, instillant peu à peu le malaise.

Le face à face Bonnaire / Frot est impressionnant. La première, trop confiante au début, fait preuve d'une méfiance grandissante qui se transformera en une déstabilisante peur. La seconde, rayonnante au début, ne retrouvera cet état que ponctuellement, au milieu d'une période de rigidité effrayante sur la longueur. On croit en l'obsession de cette femme qui ne sait plus à quoi se raccrocher pour ne pas sombrer. Comme on croit à ses rapports avec son fils, interprété avec justesse par l'incroyable Arthur Vaughan Whitehead, d'un naturel frappant. Une plongée en plein cauchemar intime, dont vous ne ressortirez pas intact.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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