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DOOMSDAY

Un film de Neil Marshall

Une mixture qui tourne un peu au vinaigre

Après qu’un virus ait décimé les populations d’Ecosse, un mur a été érigé entre les zones infectées et le reste du Royaume Uni. Mais en 2035, le virus refait son apparition, dans les bas fonds de Londres. Le premier ministre décide alors de mettre les 12 millions d’habitants en quarantaine et envoi sa meilleure agent chercher ce qui pourrait être des survivants de l’autre côté du mur, laissant présumer qu’un savant écossais aurait un jour trouvé un vaccin…

« Doomsday » est le troisième film du très efficace Neil Marshall, auteur du sanguinolent film de loups garou « Dog Soldiers » et du terrifiant « The descent ». Mais à la vision de ce cousin lointain de « 28 jours plus tard » et de « Mad Max », on reste quelque peu sur sa faim. Car non, le réalisateur n'a rien perdu de ses effets, ni de sa virtuosité à filmer les affrontements les plus bestiaux. Il nous en donne encore la preuve grâce à une poursuite en voiture et des batailles rangées, qu'elles soient rythmées par les armes à feu ou par le bruit sourd des coups de haches ou de pieds.

Mais il faut bien avouer que le scénario de « Doomsday » n'est pas à la hauteur de l'attente. Car même s'il nous surprend en nous baladant dans divers univers inattendus, d'une technopôle métallique et glacée, à un Glagow envahit de barbares punk, jusqu'aux collines d'une Ecosse revenue au moyen âge, la surenchère dans l'incongru finit par laisser un goût de n'importe quoi. D'autant que le réalisateur aime à jouer la provoc, du cannibalisme sur fond de musique Pop sortie de nulle part, à l'apparition soudaine d'une technologie racée, sortie des tréfonds d'une montagne.

Reste que l'interprétation de l'héroïne couillue, dont le rôle a été confié à l'athlétique Rhona Mitra est tout à fait honnête, son trauma initial n'étant pas exploité à outrance. « Fragilité, connaît pas » serait sûrement sa devise. Et l'on se laisse porter par son intrépide élan que rien ne peut contrecarrer. Elle nous fait ainsi plonger dans l'improbable contrée post-apocalyptique que nous décrit Neil Marshall, à force d'images retouchées, de ciels plombés, d'immeubles ravagés et de franches effusions de sang. On n'y croit pas une minute, on a parfois envie de rire, mais par moment... le fun l'emporte.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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