DETECTIVE CONAN : LE SOUS-MARIN NOIR

Présent cette année au festival d’Annecy pour deux séances-événement (la seconde étant celle de l’intéressant "Blue Giant"), le réalisateur Yuzuru Tachikawa aura mis les fans de la série "Detective Conan" en ébullition avec la projection au cinéma Pathé de ce long-métrage, en réalité le vingt-sixième d’une longue franchise qui, à défaut de cartonner en France, remplit les salles nippones depuis des décennies. Et si à la suite du succès mitigé de "La Fiancée de Shibuya", le distributeur Eurozoom s'interroge sur la sortie ou non en salles dans l'Hexagone d'autres films de la saga réalisés pour le cinéma, les fans pourront découvrir "Le Sous-marin noir" sur grand écran dès début août et affirmer ainsi leur soutien à ce genre d'événement.

Pour le reste, l’auteur de ces lignes étant un parfait néophyte du manga en question, il était bon d’être prévenu à l’avance : celui ou celle qui rentre de plein fouet dans cette nouvelle aventure sans être préalablement au parfum n’a que très peu de chances d’en ressortir avec une carte de membre. Même si le pré-générique du film fait tout son possible pour raccorder les wagons et opérer un minimum de présentations, la tâche est rude en l’état : tant d’événements conjugués au passé et de personnages qui se bousculent au portillon (dont une tripotée de méchants avec des noms de spiritueux… on l’avoue, ça aide un peu !) rendent la lisibilité de l’intrigue et de l’univers assez ardue pour les non-initiés.

Mais un point capital vient heureusement nous sortir du brouillard. La force de cette aventure réside ici dans un rythme optimal de serial, qui canalise aussi bien l’enfilage des péripéties que l’intégration des personnages à un récit-fleuve qui raccorde de nombreux enjeux. Plus que tout, et à l’image de bon nombre de scènes qui voient la pure logique d’action comme un atout et non comme un pis-aller, cette nouvelle aventure de "Detective Conan" ne souffre d’aucun temps mort et fait passer ses 110 minutes de suspense technologique comme une lettre à la poste. À vous désormais de tester la chose en parfait néophyte (cette critique ne s’adresse pas aux fans que l’on imagine capables de retenir chaque tome du manga à la case près !), en s’efforçant de ne pas trop s’attarder sur les détails trop précis et d’avaler autant que possible la caractéristique principale et bigarrée des héros du film (des enquêteurs surdoués qui ont « rapetissé » jusqu’à ressembler à des gamins d’école primaire !). Avec tout ce que l’on vient d’évoquer ci-dessus, ce ne devrait pas être trop difficile.