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LE CHIEN DU TIBET

Un film de Masayuki Kojima

Un dessin animé comme on n'en fait plus

À la mort de sa mère, un jeune garçon se voit obligé d'aller vivre dans les prairies ventées du Tibet, auprès de son père, médecin local qui vit dans une yourte et élève des moutons. L'adaptation est rude, entre climat difficile, enfants moqueurs, père distant et moutons récalcitrants. Mais voici qu'un jour apparaît dans la région, un nouveau chien au pelage doré, qui lui aussi vient d'ailleurs...

On éprouve à la vision du « Chien du Tibet » un étrange sentiment de nostalgie. Le film, qui plaira aux plus petits, notamment par le rapport à la nature et aux animaux, et par ses valeurs fraternelles et d'entraide, derrière une animation un peu simpliste, est centré sur un récit sombre, mêlant jeux d'enfants et aventures épiques, pour un classique passage à l'âge adulte. La tristesse du propos, la solitude de l'enfant qui en veut à son père d'avoir laissé mourir sa mère, son isolement, sont compensés par ses aspirations à devenir un homme bien et par sa générosité toute naïve et humaine. Comme pour les grandes adaptations du type « Heidi » ou « Rémi, sans famille », le ton tragique donne lieu à une histoire déchirante où l'enfant se confronte à la cruauté de la vie et des hommes, évitant les clichés et la stéréotypes à la Disney.

L'identification entre le garçon et un chien sauvage sorti de nulle part est quasi immédiate, scellant une amitié indéfectible qui sera le ciment de l'intrigue. Quand on n'a pas d'amis humains, l'amour et l'affection s'expriment naturellement envers d'autres êtres. Masayuki Kojima, réalisateur de la série animée « Monster » et de « Piano forest » nous livre ainsi un nouveau film tourné vers le drame et les traditions tibétaines (comme le thé au beurre... peu apprécié par son jeune personnages). Quelques personnages secondaires viennent cependant alléger un peu l'ensemble, comme le garçon timide et maladroit qui cherche à devenir un ami, ou la grand-mère de ce dernier, charlatan au don du marketing indéniable, qui sait vendre ses filtres d'amour et autres concoctions propres à guérir... rien du tout ! Au final, malgré une animation peu fluide, une représentation des volumes minimale (voir la tignasse de cheveux du héros) et un manque ponctuel d'environnement sonore, partiellement compensé par la musique, « Le chien du Tibet » dégage un charme indéniable et une émotion qui séduiront petits et grands.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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