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BOB L'ÉPONGE, LE FILM

Un film de Stephen Hillenburg

Une adaptation réussie et irrévérencieuse

Alors qu’il vient de rater une promotion, Bob l’éponge prend la défense de son patron, Monsieur Krabs, accusé d’avoir dérobé la couronne du Roi Neptune. Bob et Patrick partent alors pour Shell City, dans l’espoir de retrouver celle-ci avant que M. Krabs soit exécuté…

Plouf ! Après un passage filmé, où des pirates exultent en découvrant des places de cinéma pour aller voir « Bob l’éponge » le film, on plonge dans la mer. Direction Bikini Bottom, où les néophytes découvriront les personnages de ce dessin animé télévisuel à succès. Outre Bob, qui s’habille d’un carton d’archives pliable, et son pote Patrick l’étoile de mer, toujours à moitié nu, et très porté sur la chose, on découvre le roturier patron, Monsieur Krabs, et le colérique Roi Neptune, toujours près à occire quelqu’un, et le très diabolique Plancton, sorte de cornichon sur mini pattes. La galerie de personnage est donc limitée mais contrastée.

Mais les auteurs, en opposant savamment les enfants, à la volonté positive et frondeuse, et les adultes, aux préoccupations assez obsessionnelles (l’argent pour le crabe, la calvitie pour le Roi, le pouvoir pour le méchant), visent juste, et décrivent un monde de valeurs qui évoquent des choses aux plus jeunes, et constituent d’irrésistibles critiques de la société pour les plus grands (la voiture hamburger, la bouffe à volonté…). Et il faut à peine chercher des messages de bonté dans ce road movie sous l’eau, car toujours une délicieuse cruauté vient renverser la situation. Ainsi, quand les deux lascars font ami ami avec les monstres du fond de la faille, ils finissent par en parler comme d’hideuses créatures, et donc par les vexer.

Méchant le film l’est donc un peu. Moqueur également, vis à vis des adultes. Les passages où le Roi, a le crâne qui reluit, calvitie oblige, sont hilarant, car présentant ce défaut comme la pire hantise des parents, mais aussi des enfants. Le décalage des perceptions est donc l’un des secrets du succès du dessin animé, comme du film. Mais aussi, le comportement gamin des personnages, avec une mention spéciale pour le personnage cradingue, puérile et pipi caca que représente Patrick, délicieusement perturbé par les fesses et autres sous-vêtements. Un régal.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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