ASSOCIÉS CONTRE LE CRIME
Déception
Pascal Thomas adapte pour la troisième fois un roman d'Agatha Christie issu de la série de nouvelles regroupées dans le recueil "Partners in crime". Après « Mon petit doigt m'a dit » et « Le Crime est notre affaire », deux épisodes plutôt réussis, respirant fraîcheur et incongruité, voici que le troisième volet, qu'on attendait avec une impatience non dissimulée, s'enlise dans un flot de situations plus qu'invraisemblables, qui paraissaient pourtant séduisantes au départ. Malheureusement, celles-ci deviennent vite le support d'un humour finalement peu léger, à l'image de l'intrusion « incognito » du couple dans une ancienne auberge transformée en clinique, et dont les patients marchent en faisant la poule (ce sont des « curistes » obéissants), et du trio de dirigeants représentant à eux seuls la mixité suisse (un Français, un teuton et une Italienne).
Malgré sa forme indéniable et son aisance décontractée, Dussollier trouve peu de répondant dans les exagérations de Catherine Frot, et le duo a du mal à prendre sa vitesse de croisière, chacun semblant jouer de son côté. Pourtant cette étrange enquête autour d'un mystérieux docteur ayant développé une potentielle cure de jouvence redeviendra sur la fin tellement décalée qu'on en redemanderait presque. D'autant que le flegme britannique légendaire du couple reprend enfin le dessus, surtout lorsqu'il s'agit de relater l'un des exploits improbables du colonel alors menacé de mort. Sa femme étant à peine inquiète et ne faisant rien pour le sauver, leur relation semble lorgner de plus en plus vers celle d'un autre fameux couple d'enquêteurs, de série-télé cette fois-ci : celui de Chapeau melon et bottes de cuir... les acrobaties en moins.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur