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APPEL INCONNU

Un film de Dani de la Torre

Suspense efficace pour message beaucoup trop appuyé

Alors qu'il conduit ses deux enfants à l'école, Carlos, un directeur d'agence bancaire, reçoit un coup de fil d'un numéro inconnu. L'interlocuteur lui indique qu'une bombe est disposée sous les sièges de sa voiture, et que si l'un des trois passagers sort du véhicule, celle-ci explosera...

Sortie directe en Vidéo / DVD / VOD le 11 mai 2016

Découvert aux Journées des auteurs (Venice days) 2015, puis présenté au Festival du film policier de Beaune, "Appel inconnu" ("El desconocido"), l'un des plus gros films d'actions espagnols de l'année, ne connaîtra finalement en France qu'une sortie directe en vidéo. Il faut dire que l'histoire, aux multiples et efficaces rebondissements, évoque forcément par son point de départ "Speed", film du début des années 90, dans lequel Keanu Reeves devait faire en sorte qu'un bus ne s'arrête jamais, sous peine là aussi d'explosion.

Si Dani de la Torre construit un film nerveux, dont la première partie comprend principalement des plans vde l'intérieur de la voiture, rendant ainsi palpable le stress de ses personnages, il change avec perspicacité de point de vue lorsque la voiture se retrouve bloquée sur une place. Un très beau plan-séquence lui sert de transition, introduisant une policière, personnage clé du film, au travers d'une succession de gestes (une mère qu'on rassure, un chien à qui on fait flairer la bombe, une tentative de remise de talkie-walkie...).

Le reste du métrage fait alors plus de place aux extérieurs, et le suspense perdure, le spectateur se doutant que parmi les personnages qu'on lui a présenté se trouve le grand manipulateur. Tourné en partie à La Corogne (A Caruña) en Galicie, le film s'embarque alors malheureusement dans des aspects politiques appuyés et simplistes, faisant forcément ici le lien avec la situation financière de l'Espagne.

Cette deuxième partie plus ouverte, impliquant policiers et négociateurs, tente en effet de faire passer un message sur les malversations volontaires d'un système bancaire corrompu, notamment au travers d'un mea culpa appuyé frisant le ridicule. Reste cependant un thriller efficace et stylisé, soutenant un véritable suspense.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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