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LES ANIMAUX FANTASTIQUES  : LES SECRETS DE DUMBLEDORE

Un film de David Yates

Tiraillements entre amour et pouvoir

Albus Dumbledore rencontre Gellert Grindelwald dans un café, lui confirmant qu’il ne le suivra pas dans sa volonté de dominer le monde des sorciers, comme celui des moldus. Ne pouvant agir seul, il va demander de l’aide à Norbert Dragonneau, le magizoologiste, parti protéger la progéniture d’une femelle Qilin, sur le point d’accoucher. Mais celui-ci se fait attaquer par quatre sorciers qui kidnappent la ptite Qilin et l’amène à Grindelwald…

Les animaux fantastiques 3 : les secrets de Dumbledore film movie

Avec ce troisième opus des "Animaux Fantastiques", scénarisé par JK Rowling, c’est toute une mythologie qui achève de se mettre en place, le scénario des "Secrets de Dumbledore" dénouant certaines situations, autant qu’il donne des rôles cette fois-ci important aux fameux animaux (le Qilin, mais aussi un saisissant « gardien de prison »), et qu’il tente de maintenir une ambiance sombre en traitant du totalitarisme. De ce dernier point de vue, la noirceur est à nouveau au rendez-vous, dans les décors (village enneigé du frère de Dumbledore, rues du Queens, Ministère de la magie berlinois et ses environs...), et dans le dessein de Grindelwald, prêt à tout pour parvenir au pouvoir. Mais si le dépaysement et l’aventure sont au rendez-vous, la résolution de l’intrigue apparaît tout de même un peu trop aisée, au regard des dangers encourus auparavant, et des forces maléfiques en présence face au groupe de 5 acolytes qui doivent « dérouter » l’ennemi, supposé capable de voir des bribes du futur.

Le récit reste donc sans doute un peu trop linéaire, même si le groupe se retrouve séparé en plusieurs parties, permettant différents arcs narratifs qui maintiennent une certaine tension dans la seconde partie du film. Et il faut surtout être très attentif, en suivant moult détails concernant les pouvoirs ou tactiques des uns et des autres. Mais en en mêlant des destins individuels à l’ensemble d’une action à grand renforts d’effets spéciaux, JK Rowling parvient tout de même à générer quelque peu d’émotion autour du sentiment de solitude de l’enragé Croyance, de la perte de Queenie (celle qui lit dans les pensées) pour le boulanger moldu (alias Jacob Kowalski) et surtout de l’homosexualité d’Aldus Dumbledore, son amour passé Grindelwald étant révélé dès la scène d’introduction, leur « pacte de sang » l’empêchant d’affronter directement son ancien amant.

Le remplacement de Johnny Depp, empêtré dans des histoires judiciaires par Mads Mikkelsen pour interpréter Grindelwald est finalement plutôt pertinent, l’acteur danois alliant classe indéniable et trouble, incarnant toute l’ambiguïté d’un personnage persuadé de son unique destin, mais penchant cependant nettement vers le goût de la manipulation et la soif de pouvoir. Malheureusement, alors que la tension se veut de plus en plus forte, certaines scènes nous ramènent soudain vers un public plus enfantin, comme lors du passage de Dragonneau dans une prison souterraine (pour libérer son frère, capturé), qui face à des créatures menaçantes utilise la méthode du mimétisme pour éviter le pire. Si l’on peut s’en amuser quelques minutes, le dénouement de la scène semble quelque peu bâclé. Globalement, le film n’assume ainsi pas totalement sa cible adulte ou adolescente politisée, et c’est grandement dommageable pour la ou les suites potentielles qui étaient annoncées.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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