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Festival de Cannes 2013 : émotion et frissons au rendez-vous avec Blue ruin

20 mai 2013

Quinzaine des réalisateurs
BLUE RUIN
de Jeremy Saulnier
avec Macon Blair, Devin Ratray, Amy Hargreaves, Kevin Kolack, Eve Plumb, David Thompson...

Voici donc le premier Ovni du festival 2013. Il s'agit d'un premier long métrage américain, à la fois charmant et sanglant, qui doit beaucoup à son personnage principal, un traumatisé lunaire ayant perdu ses parents, sauvagement assassinés par un homme sur le point de sortir de prison. Vivant à l'écart du monde, à la manière d’un clochard, il s'immisce parfois dans les maisons des autres pour prendre un bain. C'est d'ailleurs dans cette situation qu'on le découvre, dans la première scène du film, peu avant de comprendre toute la détresse de sa situation.

Le principe du scénario est simple : faire sortir ce personnage vulnérable de son état de quasi-sdf dormant dans une voiture bleue à l'état d'épave (la "blue ruin" du titre ? à moins qu'il ne s'agisse du personnage lui-même...), en le confrontant à l'insupportable liberté de celui qui détruisit sa famille. Il faut par la suite avoir le cœur bien accroché pour suivre ses péripéties vengeresses, à la poursuite de cet assassin qu'il va lui-même devenir. La scène de rencontre entre les deux hommes, dans les toilettes d'un bar donne le ton du reste du film : ce sera sa propre famille ou celle de l’autre.

Compliquant à souhait la situation, le scénario insiste sur le désir de l'homme de voir cesser le massacre et la spirale infernale du œil pour œil, dent pour dent. Le réalisateur lui, utilise à merveille tous les recoins et angles de la maison de la sœur du héros, et de celle du clan ennemi, pour mieux générer une angoisse amusée. Il adjoint également à son personnage principal, quelques seconds rôles croustillants, tels son pote, ancien soldat, forcément à même de lui fournir une arme de choix... Efficace et jouissif, "Blue ruin" ne serait rien sans son surprenant acteur (Macon Blair), entre regard innocent, attitude protectrice (envers sa sœur potentiellement menacée) et sauvagerie aux gestes difficilement mesurés.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur