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London Film Festival 2021 : Jours 5 et 6

11 octobre 2021
Festival de Venise 2021 impression 03 The Power of the dog
© Kirsty Griffin - Netflix 2021

Petites histoires de Wes Anderson, retour de Jane Campion, un biopic qui swingue et questionnements sur la ségrégation dans le New York des années 20

Après avoir fait sensation à Cannes, "The French Dispatch" traverse la Manche pour le plus grand plaisir des Britanniques, le film à sketches de Wes Anderson étant l’un des plus attendus de la sélection londonienne. Autre grosse attente, "The Power of the Dog" ("Le Pouvoir du chien") le western signant le retour de Jane Campion, présenté à Venise et prochainement diffusé sur Netflix, a laissé une forte impression.

Côté comédie, nous avons été bien gâtés par le très savoureux "The Phantom or the Open", biopic comique retraçant la folle histoire de Maurice Flitcroft, aka le pire golfeur professionnel du monde, une excellente comédie à la fois drôle et touchante, sublimée par la prestation de Mark Rylance qui interprète le rôle-titre.

On ne pourra pas en dire autant côté horrifique avec le très moyen "Shepherd". Ce film, narrant l’histoire d’un veuf parti s’isoler dans une île à la mort de sa femme et qui va faire face à d’étranges évènements, cumule les clichés en tout genre, les mécaniques horrifiques peinent à faire l’effet escompté, laissant le spectateur de marbre face à ce qui se passe à l’écran.

Enfin, "Passing" (renommé "Clair-obscur" par chez nous), film Netflix et première réalisation de l’actrice Rebecca Hall, nous propose une réflexion intéressante sur la place des Afro-Américains dans le New York des années 20, et en particulier sur le statut des femmes. La mise en scène choisit le classicisme absolu en adoptant les règles des films produits dans les années 40, avec le noir et blanc, le ratio 1,33:1 et même le jeu d’acteur théâtral et surarticulé de l’époque, ce qui risquera d’en perturber certains. On pourra aussi y noter une intelligente utilisation du noir et blanc et de la photographie pour accentuer notre suspension d’incrédulité d’une part, et marquer la dichotomie entre le monde des Blancs de Manhattan et celui des Noirs de Harlem. Une réflexion sociologique sur l’époque qui résonne donc encore aujourd’hui.

Raphaël Jullien Envoyer un message au rédacteur
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