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INTERVIEW

UN VRAI BONHEUR

Jean Henri Meunier

L’envie d’adapter la pièce pour en faire un long métrage, est venue à Didier Caron, après diverses propositions de la part des télévisions, qui ont tout de suite été intéressées, lorsque celle-ci était encore jouée sur Paris. Il n’y a pas vraiment eu de difficultés particulières …

© Olivier Bachelard

L’envie d’adapter la pièce pour en faire un long métrage, est venue à Didier Caron, après diverses propositions de la part des télévisions, qui ont tout de suite été intéressées, lorsque celle-ci était encore jouée sur Paris. Il n’y a pas vraiment eu de difficultés particulières lors de cette adaptation. Bien sûr les décors ont changé, car dans la pièce, tout se passait sur le péron de la maison. Il y aussi de nouveaux personnages, dont on ne faisait que parler dans la pièce, et qu’on ne voyait jamais. Le scénario a tout de même donné lieu à plus de 23 versions, demandant plus d’un an de travail, « deux dépressions nerveuses, et beaucoup d’apéros ».

Garger les mêmes comédiens que dans la pièce lui a aussi paru une évidence. Ce fut le cas pour pratiquement tous les personnages, à l’exception de celui de la mère et de celui de la mariée. Selon lui, beaucoup d’adaptations ont été faites avec des comédiens de cinéma, mais n’ont eu que des résultats moyens en salles. Il cite « Un petit jeu sans conséquences », « Les palmes de M. Shultz ». Dans son cas, le maintien des acteurs était l’un des éléments du deal de départ.

Le souhait du scénariste était de parler du couple, plus que du mariage. L’intrigue principale l’a touché de très près, car il s’agit d’une photographie de la lâcheté des mecs, et du côté vampire de certaines femmes. Il s’agit certes d’un constat amer sur le couple, pas très optimiste, dans lequel il avoue régler des comptes avec ses expériences passées. Mais l’aspect documentaire et la direction d’acteurs ont été des éléments passionnants du projet. Il se défend cependant que le film ait été calibré pour la télévision, affirmant ne pas voir la différence. Pour lui, la pièce a marché, car il écrit comme il parle, et que celle-ci parlait justement à toutes les catégories. C’est un peu ce qu’il qualifirait de sensibilité populaire, et surtout d’amour des personnages.

Il explique assez aisément pourquoi les mariages, dans les films sont des lieux de règlement de compte. Pour lui ce sont d’ailleurs plutôt les réunions de famille en générale, car les gens ont peu d’occasion de tous se retrouver. Dans ces cas, ils n’ont pas forcément envie de faire la fête, mais plutôt de se dire des choses, et notamment des vérités. Il ajoute que dans sa dernière pièce, « Les vérités vraies », il aborde les questions de religion, de paternité, autour d’un autre genre de réunions de famille : les enterrements. Celle-ci deviendra également très certainement un film.

Interrogé sur un manque de réalisme de ses personnages, il convient du fait que les hommes passent pour des coureurs. Il persiste d’ailleurs en affirmant être toujours de cet avis aujourd’hui. D’ailleurs dans le film, le seul personnage fidèle, est très malheureux. Ce qui nous amène sur le côté lucide du vieux couple, où les deux personnes ne se sont rien promis, même s’ils se donnent de l’amour. L’un des personnage, insupportable, est, avoue-t-il, inspiré de sa tante. Tout comme l’histoire du chien est réelle, certains éléments font vrai, car inspiré de gens de son entourage, de rencontres, ou d’observations diverses.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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