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INTERVIEW

PHARMACIEN DE GARDE (LE)

Jean Veber avait une envie de cinéma depuis qu’il est tout petit. Il révaît édun film de genre, avec une identité forte. Il cite volontiers des références de films noirs américains, mais aussi quelques films récents français, tels ‘Harry un ami qui vous veut du bien’, ou ‘Scènes de crime’…

© Patrice Riccota

Jean Veber avait une envie de cinéma depuis qu'il est tout petit. Il révaît édun film de genre, avec une identité forte. Il cite volontiers des références de films noirs américains, mais aussi quelques films récents français, tels 'Harry un ami qui vous veut du bien', ou 'Scènes de crime'. Ces deux films sont des histoires fortes entre deux personnes, ce qui est le sujet central de son film. Il explique d'ailleurs qu'il était plus intéressé ici par le développement des jeux d'amitié entre les personnages de Perez et de Depardieu.

Il s'agit pour lui de frères ennemis, de deux êtres avec la même croisade (une quête écologique). On connaît le tueur dès le début et le personnage du méchant a un but juste, ce qui permet une certaine adhésion. Ils ne sont simplement pas du même côté de la barrière.

Le personnage de Vincent Perez est un solitaire, qui va se tourner vers celui de Guillaume Depardieu, acr il croit reconnaître en lui un alter ego, qui a la même énergie, mais moins de discrétion (il s'emporte lors de la conférence du début). Si on l'attendait plus en flic et Depardieu en pharmacien tueur, l'intérêt du contre emploi sur ce second rôle, était de pouvoir expérimenter un terrain nouveau, tout en restant crédible.

Il s'agissait pour lui de se remettre en question, d'inventer un personnage, et surtout de trouver sa place face à Guillaume. Le fait qu'il ai la réputation d'être un doux était certainement des plus intéressant pour la dualité du rôle. Son personnage veut croire que Guillaume va le rejoindre dans sa folie, il cherche une connexion, tout en restant ancré dans sa culture celtique.

Le personnage de Légitimus est un personnage romantique, fragile, pour lequel ce dernier a ressenti le besoin d'être dirigé. Il était osé de lui proposer ce rôle de travesti, mais dans ce métier, être surpris en permanence est essentiel. Le tournage au bois de Vincennes en porte-jarretelles à deux heures du matin fut épique, et certaines répliques constituaient un vrai challenge ('chéri, tu veux pas une pipe tropicale ?').

L'intention du réalisateur n'était pas de porter un message écologique, mais de faire une comédie de divertissement. Le film, s'il est ancré dans la réalité (marée noire), n'en est pas moins pour lui un film avec fond et forme. Ainsi les scènes nécessitant des effets spéciaux ont toutes été storyboardées (surtout la scène des coccinelles), et il souhaitait que les crimes écologiques aient un fort coté bande dessinées.

Laissant le réalisateur dans le silence, les deux acteurs tiennent en conclusion à préciser que Jean Veber est un véritable maniaque de la précision, et qu'il fut tatillon sur les dialogues, à la virgule près, y compris lors de la post-synchronisation. De quoi se construire une réputation des plus sérieuses.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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