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INTERVIEW

PALAIS ROYAL !

Valérie Lemercier est plutôt d’accord pour dire que « Palais Royal ! » est son film le plus réaliste. Elle défini son personnage et celui de Lambert Wilson comme assez naïfs au départ, mais qui sont catapultés dans l’inconnu et doivent apprendre un nouveau travail. C’est un peu en qu…

© Olivier BACHELARD

Valérie Lemercier est plutôt d’accord pour dire que « Palais Royal ! » est son film le plus réaliste. Elle défini son personnage et celui de Lambert Wilson comme assez naïfs au départ, mais qui sont catapultés dans l’inconnu et doivent apprendre un nouveau travail. C’est un peu en quelque sorte, une école pour le protocole (rires).

Catherine Deneuve est bien consciente que le rôle de la Reine mère a été écrit pour elle. Elle y voit d’ailleurs de nombreux clins d’œil à sa personnalité, à la fois naïve et pragmatique. Mais en même temps, c’est surtout l’histoire qui l’a séduite. Valérie Lemercier précise qu’il a été important de penser à Catherine lors de l’écriture. Son autorité naturelle et sa façon de parler, avec un débit rapide, on permis d’introduire une évidente différence de langage avec René Guy, personnage plus protoclaire que le Roi lui même.

Son personnage ne semble pas à Catherine Deneuve être « horrible », comme le qualifie une journaliste. Elle est symplement « d’un cynisme incroyable. Mais on ne peut pas lui en vouloir, car elle veut seulement se dépétrer de situations diverses, et elle ne fait que choisir les pires voies » pour s’en sortir. Valérie Lemercier ajoute que la complicité évidente avec le personnage de René Guy apporte beaucoup à sa crédibilité, et que le couple reste tout de même sympathique, même dans leurs complots.

Pour elle, le personnage le plus attachant est celui du frère ainé, Armand, car c’est lui la vraie victime. Elle avoue d’ailleurs affectionner particulièrement la scène dans le chalet, où celui-ci explose litérralement. Il est typique selon elle des gens qui n’ont finalement pas reçu beaucoup d’affection, ayant été élevés par des nourrices la plupart du temps.

Lors de l’écriture, Valérie Lemercier est partie de l’envie de chacun de savoir ce qui se passe derrière la façade publique des familles royales. Il fallait bien entendu des scènes de fastes, obligatoires dans le film, mais 60% des scènes ses déroulent dans le privé. Et il était intéressant d’être libre dans la création de cette sphère. Quand on voit « Caroline de Monaco qui essaye une chemise, ça paraît bizarre », car on est entre public et privé. Et d’ajouter que quand on (Lambert Wilson) essaye un slip, ça fait bizarre aussi… surtout quand c’est du 10 ans (rires) !

La famille qui vit dans ce Palais Royal est inspirée des familles régnantes d’Angleterre, de Monaco, mais aussi de Belgique, précise Valérie Lemercier. Les allusions se voulaient plutôt légères, et faire chanter son personnage au delà d’une simple évocation caritative aurait été trop appuyé. Il fallait rester dans le réalisme d’un pays du Nord, avec de vrais personnages comme l’entarteur (le vrai dans le film), ou Pavarotti (un faux cependant).

Bien sûr le film dénonce l’utilisation de la sincérité pour manipuler une image. Mais la réalisatrice indique que quand la bonté est filmée, elle peut paraître fade, ne pas toucher, comme au début du film. Elle se souvient d’avoir lu un titre de magazine du genre « mon plus beau rôle, c’est maman… ». Et si elle trouve cela triste d’utiliser ses enfants pour donner une image, elle comprend que, comme son héroïne, quand on est une victime, et que les gens aiment cela, on n’hésite pas à en jouer.

Le film a été montré en Belgique, pays où il y a une royauté en place. Les réactions on été positives. Valérie Lemercier précise que le titre a fait l’objet de moulte hésitations. Du « trop bonne » initial, on est passé à « un cœur d’or », puis à « La reine des belges ». Mais cela faisait un peu trop « la reine des connes » (rires)… Alors Palais Royal et son point d’exclamation festif a été retenu. Et, le film fini depuis le mois de mars, Valérie dit enfin le trouver à sa place, dans les salles, où elle aime écouter les réactions des spectateurs.

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