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INTERVIEW

MUSEE HAUT, MUSEE BAS

Au beau milieu d’une semaine où Jean Michel Ribes devait s’ateler à toute une série d’interviews télévisuelles, la Warner nous conviait au café du Musée des beaux arts de Lyon, pour rencontrer une partie non négligeable de l’équipe du film choral « Musée haut musée bas ». L’abs…

© Warner Bros. France

Au beau milieu d'une semaine où Jean Michel Ribes devait s'ateler à toute une série d'interviews télévisuelles, la Warner nous conviait au café du Musée des beaux arts de Lyon, pour rencontrer une partie non négligeable de l'équipe du film choral « Musée haut musée bas ». L'absence regrettée du réalisateur n'a pas empêché la rencontre d'être constructive, d'autant plus que le lieu se prêtait à moult dissertations sur l'art et l'humanité, nous offrant quatre protagonistes à la façon dixit d'une « exposition temporaire ».

Journaliste:
Quelles furent les origines de ce film ?

Michel Blanc:
Au départ il y avait la pièce de Jean Michel, du même titre. Avant d'être une pièce de théâtre, il avait écrit toute une série de textes, dont il ne savait pas si cela donnerait une pièce ou des sketchs. Plus tard, il est devenu directeur du Théâtre du Rond Point, et auteur de certaines des pièces jouées là-bas. C'est Dominique Besnehard, que l'on voit dans le film avec lui dans la scène des toilettes, qui lui a dit que ça ferait un film formidable.

Frédéric Brillion:
Il y a quand même eu un vrai travail d'adaptateur. Et il y a aussi quelques scènes qui ne sont pas dans la pièce...

Michel Blanc:
Et il y a aussi un véritable travail de cinéma, avec des mouvements de caméra complexes. C'est plutôt rassurant.

Journaliste:
Justement, est-ce qu'il est plus facile de jouer au cinéma ou au théâtre ?

Annie Gregorio:
Moi, j'étais dans la pièce. Et je peux vous dire qu'au cinéma, c'est plus facile: on bouge.

Julie Ferrier:
Peut-être, mais dans la pièce elle jouait cinq rôles...

Journaliste:
Dans le film, on voit défiler toute l'humanité. Vous vous êtes reconnus dans certains personnages ?

Annie Gregorio:
Oui, dans certains...

Muriel Robin:
Non. Parce que je ne vais pas dans les musées. Ca a toujours été synonyme de punition...

Michel Blanc:
Je ne suis pas reconnu dans un personnage. Heureusement, car je n'aime pas jouer ce que je suis...

Journaliste:
Quand on connaît un peu le milieu de l'architecture ou de l'urbanisme, la scène d'ouverture que vous jouez, Julie, est criante de vérité. Est-ce que vous avez assisté à des conférences ou des visites de monuments pour préparer ce rôle ?

Julie Ferrier:
Non. J'ai participé à des répétitions, puis directement au tournage. J'ai demandé à Jean Michel si je devais me renseigner en voyant des guides à l'action. Il m'a dit que non !

Michel Blanc:
Le message du film c'est un peu que l'art c'est la vie. Ici la vie « c'est Jean Michel Ribes ».

Journaliste:
Il y a énorme casting, beaucoup de gens qui se croisent. Est-ce que pour vous, il s'agit d'un film baroque ?

Annie Gregorio:
On n'est pas d'accord entre nous... Il s'agit d'un « film surréaliste ou baroque » (rires). Mais c'est surtout une comédie extrêmement originale.

Michel Blanc:
Mais avec un second degré intelligent. Tout y est outré, volontairement. Chaque personnage a sa propre logique et n'en sort pas vraiment. Il y a celle qui cherche les Kandinski, le mari de Victoria Abril qui veut montrer son sexe...

Frédéric Brillion:
C'est surtout une comédie humaine. Jean Michel est finalement plus intéressé par filmer les gens que l'art...

Michel Blanc:
Il y a un message sur les africains sans papiers, alors que les statues en ont...

Muriel Robin:
Et aussi un message sur la culture, et un certain raz le bol de la culpabilisation « verte »...

Michel Blanc:
Il en a en fait marre du politiquement correct...

Journaliste:
Est-ce que ça n'est pas difficile pour un comédien, d'être finalement utilisé pour un « commando » dans un film ? D'apparaître et de disparaître...

Muriel Robin:
Non ça n'est pas difficile, c'est un grand plaisir. On est tous logés à la même enseigne. C'était ici une friandise, un vrai personnage.

Michel Blanc:
Et cela donne une certaine légèreté, car il n'y a pas de rôle principal. C'est le metteur en scène qui nous a inspiré confiance...

Frédéric Brillion:
A propos du scénario, Jean Michel Ribes parlait d' « odace joyeuse ». Cela représente bien l'ambiance globale sur le tournage.

Journaliste:
Est-ce qu'un autre rôle que le votre, vous aurait fait envie ?

Muriel Robin:
Celui de Julie... et le Ministre. Mais j'aurais pas pu avoir la même veste (rires) !

Michel Blanc:
On en a tous eu envie de ce rôle. Mais Dussollier est épatant, comme une espèce de lapin pris dans les phares d'une voiture (rires).

Journaliste:
Est-ce qu'en tant qu'acteur, on n'a pas envie, quelque part, justement de laisser une « oeuvre » derrière soi ?

Michel Blanc:
Oui. On n'a pas envie de faire juste des passages, mais de laisser quelque chose qui tienne debout.

Muriel Robin:
L'important c'est de ne pas avoir de remords, même si on n'a pas été bon tout le temps. De savoir pourquoi on n'a pas été bon (comme dans « Les visiteurs » par exemple).

Journaliste:
Où s'est déroulé le tournage ?

Julie Ferrier:
Principalement dans cinq musées...

Frédéric Brillion:
Il y en a eu un peu plus... Au début et à la fin, il s'agit de la Cité de musique. On a du jongler avec les jours de fermeture.

Michel Blanc:
Mais il y avait quand même des fois des « vrais gens » qui passaient...

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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