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INTERVIEW

CHORISTES (LES)

Interrogé sur les décors du film, Christophe Barratier précise que même si la chorale est lyonnaise, le film n’a pas été tourné en Rhône Alpes. Ainsi le château se trouve dans le Puy de Dôme, à proximité de Clermont Ferrand. Celui-ci a été retenu, car il ressemblait à certaines bâtis…

© Patrice Riccota

Interrogé sur les décors du film, Christophe Barratier précise que même si la chorale est lyonnaise, le film n'a pas été tourné en Rhône Alpes. Ainsi le château se trouve dans le Puy de Dôme, à proximité de Clermont Ferrand. Celui-ci a été retenu, car il ressemblait à certaines bâtisses réquisitionnées par le ministère de l'éducation pour en faire des « centre d'éducation fermés ». La disposition des lieux a permis d'insister au travers de leur mise en scène, sur l'aspect carcéral. Ils n'ont jamais filmé l'extérieur, sauf au travers des vitres ou de barreaux. Ils ont également souvent au raz des murs pour renforcer cet effet.

Le titre Les choristes a été conservé. Il s'agissait du titre de travail, donc d'un titre provisoire. Cependant le réalisateur avoue ne pas avoir trouvé mieux, car il est à la fois simple et lumineux, tout en faisant pas trop passéiste. Le film est un remake de La cage aux rossignols, et il y a donc quelques références à ce film, notamment dans le générique. Ceci n'empêche pas qu'il s'agit ici de situations et personnages nouveaux. Le réalisateur a cependant choisi de ne pas placer le déroulement de l'action dans le monde d'aujourd'hui, car il ne voulait pas être assujetti à certains sujets d'actualité comme le racisme… Pour Jugnot il s'agissait de traiter le thème de la paternité au travers de son personnage. Péppino trouvera d'ailleurs un père en lui. L'autre, Perrin, voit en lui son mentor, son père spirituel.

Conscient que le temps de préparation était déjà à multiplier par trois, du fait qu'il s'agissait d'un film d'époque, Christophe Barratier ajoute qu'il a fallut composer avec les enfants, leurs horaires et périodes de vacances, qui occupaient 70 rôles dont 6 principaux. Gérard Jugnot ajoute que depuis qu'il a tourné ce film, il comprend les dépressions nerveuses des instits, car « ça n'est pas insonorisé un môme ». S'il a lui même été pion à vingt ans, il précise qu'on l'appelait Attila. Gérer les enfants était donc difficile. A la fin la maquilleuse, qui jusque là faisait de fausses éraflures, était obligée de masquer les vraies. Mais Jugnot précise que les gamins avaient du charme, comme le petit Peppino à qui il manquait une dent, ou le soliste, parfaitement conscient qu'il perdra sa magnifique voix d'ici deux ou trois ans.

Le tournage a eu lieu en plein été, lors de la canicule, avec près de quarante cinq degrés. On a pourtant l'impression qu'il fait froid. Ce que Christophe Barratier explique par l'utilisation du procédé argentique, qui permet de déssaturer les couleurs et d'atténuer les couleurs vives. Un subterfuge qu'il qualifie d'intéressant, et indispensable ici.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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