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WORLD TRADE CENTER

Un film de Oliver Stone

Un mélo relatant la peur intime

Le 11 septembre 2001 au matin, alors qu'ils entament leurs rondes quotidiennes, des policiers affectés à la gare routière sont appelés en urgence sur le site du World Trade Center. Un avion vient de percuter l'une des tours, qu'ils vont devoir aider à évacuer...

Après quelques scènes de l'ordre de l'intimité familiale, destinées à introduire chacun des personnages, Oliver Stone entre dans le vif du sujet et suggère plus qu'il ne montre les évènements du 11 septembre 2001. Une ombre d'avion passe furtivement sur un immeuble. Quelques regards inquiets se détournent de leur errance matinale. Une sourde déflagration fait frémir le distributeur d'eau fraîche. Et les gens commencent à s'agiter, tentant de toutes parts de s'informer. Le metteur en scène fait ainsi savamment monter la tension, impliquant dans un "ordre" tout relatif nos braves policiers. Et le spectateur inquiet, connaissant par coeur la chronologie des évènements, se laisse envahir lui aussi par les grondements sourds d'un des bâtiments les plus connus au monde dans lequel il pénètre avec ces policiers.

En choisissant d'enterrer ses deux futurs héros, ceci dès la première demi-heure du film, Oliver Stone a décidé d'éviter le sensationnel et la reconstitution de la catastrophe, mainte fois rebattue par la télévision. Il se focalise judicieusement sur les deux personnes emmurées vivantes et s'intéresse à leur survie et à celle de leurs proches. Il donne ainsi une certaine vision de la manière dont chacun peut vivre l'inquiétude, la peur, sans pouvoir d'un coté comme de l'autre, agir. Là est le fondement de son film, qui n'évite par moments ni mélo ni patriotisme, mais qui sait montrer la terreur individuelle et la nécessité de l'entraide.

Il s'en dégage un certain équilibre entre torpeur des familles et isolement des personnages sous les décombres. Malgré quelques dialogues parfois peu inspirés - "tient bon", "ne t'endors pas...", on croit à ce témoignage sur la volonté de survie. Un instant décontenancé, on s'amuse également d'une vision de Jésus (une bouteille d'eau à la main), délire fatigué d'un des deux prisonniers. Et si l'on connaît déjà le dénouement pour les deux hommes, on s'attache surtout aux réactions des femmes, dont Maria Bello qui reste judicieusement dans la mesure.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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