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TROUPES D'ELITE - L'ENNEMI INTERIEUR

Un film de José Padilha

Du lourd...

Devenu colonel, Nascimiento se retrouve à devoir diriger les opérations pour maîtriser une émeute en prison, règlement de comptes entre trois gangs. Contraint d'accepter l'intervention d'un intermédiaire, activiste de gauche sensé calmer la situation, il ne saura pas maîtriser certains de ses hommes, la prise d'otage qui s'en suit virant au carnage. Démis de ses fonctions, il va se retrouver finalement nommé à un secrétariat d’État, puis s'engager dans une vendetta personnelle pour retrouver son honneur terni...

Sortie en DVD et Blu-ray le 10 février 2012

"Tropa de Elite 2" (Troupes d'Élite 2)faisait l'ouverture du Panorama Special au Festival de Berlin 2011, trois ans après l'Ours d'or reçu par le brésilien José Padilha, pour le premier volet. À l'époque, malgré le succès public du film, le réalisateur s'était vu fortement critiqué, accusé de faire l’apologie de la police et des interventions musclées. Du coup, dans ce second volet, il rectifie le tir et tout le monde en prend pour son grade, les gauchistes qui font leur beurre des dérapages policiers, les policiers et politiques, tous corrompus à différents degrés. En bref, Padhila, s'il signe un film d'action plutôt efficace, se concentre plus sur les problèmes politiques de son pays, allant jusqu’à permettre à son héros une irruption vengeresse et peu crédibles dans la chambre des députés. Il en profite au passage pour nous délivrer son message politique (« il faudra du temps pour changer les choses »). Trop lisible, il semble peut-être aussi que cette devise pourrait s'appliquer à la perspective d'un allègement de son style.

Le scénario ne fait donc pas dans la dentelle, Et pour mieux créer l'empathie avec son héros, l'auteur a la mauvaise idée de mêler l'histoire privée au parcours professionnel de son personnage principal, pour en faire une peu crédible exploitation sous forme de vendetta personnelle (face à l'activiste, devenu le nouveau compagnon de sa femme, ou lorsque son fils sera blessé). Il aurait dû rester concentré sur le sujet le plus intéressant du film : la description du rôle des milices dans le pays. Restent quelques scènes efficaces, dont l'ouverture avec la prise d'otages en prison et la musique et le son "poids lourds" qui baignent le film dans une ambiance plombée, un rien trop artificielle.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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