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TOUT VA BIEN

Les injustices dont s'arrangent les gens aisés

Vicente quitte des amis après une journée à la plage. Il demande à une copine si elle veut bien le voir en soirée. Mais entre-temps il fait la connaissance d’un groupe d’amis qui l’embarquent dans une soirée…

Basé sur un fait divers réel, « Tout va bien » s'ouvre sur une série de fêtes ou de réunions de jeunes gens, à la plage ou dans de belles demeures, montrant l'oisiveté d'une jeunesse dorée et l'insouciance d'un été finalement comme les autres. Avec quelques plans séquences, on nous introduit les personnages, avant de donner à voir, en gros plans, leurs discussions alcoolisées, jusqu'au drame dans lequel se retrouve impliqué le héros, accusé injustement par des jeunes qu'il connaît à peine d'avoir conduit la voiture à l'origine d'un accrochage.

Le réalisateur chilien Alejandro Fernández Almendras arrive à rendre un minimum dynamiques des échanges par textos, affichés dans un coin de l'écran, alors que l'action continue (le personnage se déplace, l'attente d'un message le préoccupe...). Il fait monter au fil de son récit une tension qui jamais cependant n'atteint des sommets. Il faut dire que le scénario s'attache plus à montrer l'impuissance des uns face aux gens installés, en évoquant l'ombre des années Pinochet (les menaces de l'avocat adverse), et à relativiser le pouvoir de la vérité face à celui de l'argent. Une situation assez bien résumée dans certains dialogues du film, comme : « la vérité c'est ce que tu peux prouver ».

Usant de belles paraboles, comme le rideau de fumée que dégage un barbecue dans le plan final, le film propose un suspense en demi-teinte, et déroule son implacable histoire d'arrangements, que forcément la jeunesse ne peut concevoir comme une voie acceptable. Un film cruel, servi par de jeunes acteurs impliqués.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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