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LA TORTUE ROUGE

Une sublime et poétique ode à la vie

Un naufragé se retrouve aux prises avec une tortue géante qui détruit chacun des radeaux qu'il tente de mettre à l'eau, et l'empêche ainsi de partir de son île. Entre les dangers liés à l'île elle-même et son envie de retrouver la civilisation, sa communication avec cette créature va prendre des allures inattendues...

Le réalisateur néerlandais de « Le Moine et le Poisson », film ayant remporté le César 94 du meilleur court métrage d'animation, réalise son premier long métrage avec le sublime « La Tortue rouge ». Présenté dans la section Un certain regard du Festival de Cannes 2016, où il a reçu un prix spécial, le film fait aussi l'ouverture du Festival international du film d'animation d'Annecy.

Première collaboration entre le Studio Ghibli et un studio étranger, en l’occurrence Prima Linéa, ainsi que Why Not Productions et Wild Bunch au financement, le film a bénéficié de la direction artistique de Idao Takahata (« Le Tombeau des lucioles ») le film prend la forme d'un cycle de vie, au travers de l'expérience d'un naufragé qui, seul sur île, se confronte à la nature, aux éléments et aux créatures locales, dont une tortue géante au dessein inattendu.

Jouant d'abord sur le mystère des lieux et la découverte, le graphisme simple et lisible en 2D classique donne à voir la plage immense, la forêt formant bloc, puis le rocher qui surplombe l'île et laisse forcément espérer un ailleurs. Puis c'est l'inquiétude qui domine, le scénario disposant ça et là quelques scènes angoissantes, dont la chute de la falaise suivie de l'éprouvant passage du siphon. Alternant les efforts du héros avec ses rêves oniriques et rassurants (le vol, l'orchestre...), le film devient progressivement une ode à la survie et la combativité, et une histoire de vie et d'avenir.

« La Tortue rouge » dispose à la fois d'une animation élégantes, de scènes pleine de poésie (la nage sous-marine...) portée par une musique magnifique à dominante de violons, et de bruitages et effets sonores puissants (la scène du tsunami...). Sans oublier la petite touche d'humour apportée par les petits crabes rouges qui ne cessent de suivre le naufragé. Une œuvre à découvrir avec les yeux, les oreilles et surtout le cœur, qui réussira à bouleverser adultes comme enfants, autant par sa beauté plastique, sa poésie, que son histoire universelle, contée par petites touches, sans aucun dialogue.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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