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TITO ET LES OISEAUX

Un monde contrôlé par la peur

Tito, 10 ans, vit seul avec sa mère. D’étranges phénomènes se produisent autour d’eux. Lorsque les gens ont peur, ils se retrouvent transformés en pierres. Se souvenant que son père, avant de disparaître, lors d’un concours d’inventions, avait proposé une machine qui permet de comprendre le chant des oiseaux, il veut voir en cela une part de la solution. Avec d’autres enfants, il essaye alors de faire fonctionner cette machine, alors que dans le monde au bord du chaos, la peur gagne chaque jour du terrain…

Tito et les oiseaux film d'animation image

Découvert au Festival d’Annecy 2018, "Tito et les oiseaux" était le seul film en compétition représentant le Brésil, pays invité. La sensation initiale, face à des peintures mouvantes, avec des plans aux effets tournoyants, fait d’emblée l’originalité du métrage. Ce langage graphique, auquel le spectateur doit, un temps, s’habituer, avec des décors d’apparence peinture à l’huile, grossière, et des personnages assez sommaires, travaillés par ordinateur en 2D, séduit pourtant par sa vivacité. Plusieurs plans sont d’ailleurs particulièrement marquants, comme l’arrivée de l’hélicoptère sur l’île, au dessus de la mer, ou l’avancée dans les couloirs verts de l’hôpital.

Côté histoire, c’est la thématique de la domination par la peur qui porte le long métrage, avec une télévision omniprésente jouant les prédicatrices, une maladie contagieuse transformant les gens en pierre, la mystérieuse disparition du père, et d’autres facteurs stressants. Les oiseaux (et particulièrement les pigeons) joueront ici un rôle important, aussi symbolique que poétique, au sein de ce chaos orchestré par trois metteurs en scène brésiliens. Au final, "Tito et les oiseaux" apparaît comme un film militant, qui invite à être solidaires face à la peur, et à perpétuer une mémoire collective qui passe par le langage (et le chant). Séduisant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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