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THEY HAVE ESCAPED

Un film de J.P. Valkeapää

Éternelle prison

Joni, un jeune déserteur, est envoyé dans un centre de correction pour terminer son service militaire. Il y fait la connaissance de Raisa, jeune fille blonde délurée, prête à tout pour braver les interdits et notamment se procurer des cigarettes. Rapidement, celle-ci va le pousser à fuguer avec elle...

Si l'on peut reconnaître à JP Valkeapää, dont c'est le second long métrage, des qualités de mise en scène, l'auteur jouant beaucoup sur les contrastes sonores, provoquant ainsi un certain stress chez le spectateur, à l'aide de gestes brusques et de montées de son inattendues (main sur le capot de la voiture, passage d'une roue dans une flaque...), on ne peut pas dire que son scénario soit des plus limpides.

S'inspirant partiellement du conte "Hansel et Gretel" (dans leur fuite, les deux jeunes trouveront en forêt une mystérieuse maison, où ils profiteront de la nourriture et des boissons stockés au sous-sol), cette histoire, assez ennuyeuse au début, suscite ensuite un intérêt malsain lorsque les vrais ennuis commencent. Tentant maladroitement de mêler onirisme et action, le réalisateur finlandais réussit quelques scènes (les souvenirs du manteau de la grand-mère, ses caresses...), tout autant qu'il en rate (le trip sous pilules, cachet géant, nudité et déguisement d'ours en prime...).

Semblant envisager la vie comme une suite d'aliénations, le scénario de ce film, découvert aux Journées des auteurs du Festival de Venise 2014, propose le passage de l'une à l'autre (la maison de correction, la cabane au fin fond de l’île, la prison...), et prend au final bien peu de temps pour développer des personnages qui restent désespérément à distance. Reste le contraste volontaire et saisissant entre ces deux derniers, entre la voix stridente et criarde de la jeune fille, et le semi-mutisme du jeune homme, doublé d'un bégaiement à chaque fois qu'il ouvre la bouche.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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