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TARGET

Guéguerre amoureuse puérile

FDR et Tuck sont agents secrets, parmi les meilleurs. Ils sont aussi meilleurs amis et cela depuis de nombreuses années. Suite au divorce de Tuck, FDR souhaite que son pote retrouve le sourire et l’incite donc à faire des rencontres. Ce à quoi ils ne s’attendaient pas était de rencontrer tous les deux la même femme. Ils vont donc prendre cette rencontre comme un défi qui va diviser le tandem de choc qu’ils formaient...

Avec ses airs de comédie romantique, on voudrait nous faire croire que « Target » est avant tout une histoire de mecs avec des gros flingues, des gros muscles, de l’action et du danger. En bref, que ce n’est pas un film pour fillettes. Mais force est de constater que malgré cet habillage d’agents secrets et de mission d’espionnage, on est loin d’un « Mission impossible », et plus proche d’un « Mr & Mrs Smith » à la guimauve. Rappelons que Reese Witherspoon n’est que le jouet que ces messieurs se disputent joyeusement pendant 1h40. On est loin des rôles de femmes fortes et indépendantes qu’elle a l’habitude d’incarner (« La revanche d’une blonde », « Walk the line »). Elle commence ainsi à emboîter le pas aux Jennifer Aniston et autres quarantenaires hollywoodiennes qui se contentent de gentilles comédies romantiques.

Pourtant on ne peut pas vraiment reprocher au réalisateur un manque de rythme (il avait déjà réalisé les pétillants « Charlie et ses drôles de dames » 1 et 2), notamment appuyé par une BO punchy avec l’excellent « Sabotage » des Beastie Boys… Mais le film souffre terriblement du manque d'un scénario qui tienne la route : Mais qui va-t-elle choisir entre le blondinet svelte et la bête de muscles tatouée, le frimeur ou le gentil, le célibataire invétéré ou le père de famille divorcé… Quel suspense ! Celui-ci semble avoir été écrit par une bande de trentenaires en manque de romantisme et sonne aussi creux que semble être le crâne de Chris Pine. Il faut avouer que les efforts déployés par les garçons pour que leur cible ne s’aperçoive de rien sont à la fois ridicules et totalement irréalistes…

Le cruel dilemme du choix est donc gâché par une surenchère de poudre de perlimpinpin qui finit par piquer les yeux, et par une fin moralisatrice, consensuelle et puritaine à laquelle on aurait aimé échapper. Et on se demande bien ce que Tom Hardy (« Bronson », « Inception », « Warrior ») est venu faire dans cette galère hollywoodienne… «Target » aura donc manqué sa cible.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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