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SUGARLAND

Un film de Damon Gameau

Un docu aussi amusant qu'effrayant sur les sucres cachés

Damon Gameau, jeune homme australien ayant des origines françaises, en bonne santé, décide de suivre un régime à haute teneur en sucres, pour en déceler les effets sur son corps. Suivi par un chercheur, une diététicienne et une médecin, il va donc absorber pendant des semaines, l’équivalent de 40 cuillères à café de sucre (la moyenne nationale) par jour, en ne mangeant que des aliments réputés sains pour la santé…

"Sugarland" fait partie de ces documentaires dans lesquels le réalisateur se met autant en scène que son sujet. Certains sont allergiques à ce style Michael Moore ("Farenheit 911", "Bowling for Columbine"), où l’humour rivalise avec la démonstration parfois appuyée. Morgan Spurlock avait déjà joué les cobayes en 2004 en bouffant du menu Mac Donald à tours de bras dans "Super Size me". Aujourd’hui c’est au tour d’un Australien passant soudainement à un régime fort en sucres « cachés », d’observer les changements sur son corps, tout en tâchant d’être pédagogique.

Pour cela, Damon Gameau n’hésite devant aucune approche formelle pour parvenir à expliquer à la fois la teneur en sucre des aliments, les différents types de sucres, l’effet de satiété, l’histoire de la bataille de communication entre sucre et graisse, les effets sur la santé (forme, caries, obésité…), la composition des aliments vendus en supermarchés, les formules des industriels… Du spectacle de magie signé Hugh Jackman à la pièce proposée par Stephen Fry, en passant par sa propre miniaturisation pour rentrer dans un estomac ou une veine, un clip musical, ou la présentation des experts façon héros de Comic Books, le métrage explore toutes les solutions pour toucher les publics les plus jeunes.

Car si l’on ressort de "Sugarland" avec plusieurs idées en tête (la nécessité de réduire notre consommation en sucre, le besoin de manger des fibres et d’être attentif à la composition des achats qu’on effectue…), on retiendra aussi du film l’impérative urgence d’éduquer les jeunes générations à d’autres goûts que le « sucré ». Gameau en fait bien entendu un peu trop par moments, lorsqu’il ingurgite des équivalents s’alimentant en morceaux de sucre ou qu’il montre en gros plan la dentition d’un ado élevé au soda, mais le message est clair et le film ludique.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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