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LES SIMPSON, LE FILM

Un film de David Silverman

Attardés, touchants et sensibles à l'environnement

Alors qu’ils se rendent à la messe, les membres de la famille Simpson assistent à une bien étrange prédiction édictée par le grand père, comme habité par une force surnaturelle. Il y annonce de grands malheurs basés sur « une queue tordue, des milliers d’yeux, piégés à jamais » et une mystérieuse « APE »…

Fidèles à leur réputation, fondée sur plus de 18 saisons à la télévision, les créateurs de la célèbre série télévisée à la longévité exceptionnelle franchissent avec brio le cap du grand écran. Ainsi, « les Simpson » sont devenu un film, relativement court, mais foisonnant, en action comme en sous-entendus politiques, basé sur les même recettes que le dessin animé de base. Dessin justement rudimentaire, amélioré ici par quelques passages en 3D (la poursuite avec Bart nu sur un skate...), qui permet de se concentrer sur des détails d'arrière plan désopilants ou des dialogues passant leur message sans avoir l'air d'y toucher, ou grattant là où ça fait mal.

En ligne de mire de cet épisode géant, la sauvegarde de l'environnement. Et les scénaristes n'y vont pas de main morte, décrivant la joyeuse inconscience collective de leurs concitoyens, comme l'hypocrisie de ses dirigeants, aussi incapables et sans cervelle que l'attachant et goinfre Homer. Figure emblématique, le président est ici figuré en Schwarzenegger « élu pour choisir, pas pour lire » les propositions qu'on lui apporte! Pas dupes, eux aussi utilisent une figure rassurante, Tom Hanks, sensé vendre la politique d'un gouvernement destructeur, aidé par l'APE (Agence de protection de l'environnement), en jouant sur le perpétuel désir de nouveauté des consommateurs (ici ils veulent un « nouveau grand canyon », jugé passé de mode).

Les fans s'amuseront de la première partie du film, bourrée de références aux émissions télé de la Fox, au dessin animé, et faisant la part belle aux personnages secondaires, comme le grand père sénile et le voisin supposé gay, Flanders. Passé ces éléments parodiques, le scénario développe une vraie histoire, offrant aux américains à la paranoïa galopante, une nouvelle « frontier » à conquérir; l'Alaska, terre promise... à des pétrolier qui se feront là-bas aussi une joie de détruire la nature. Un peu moins drôle, cette deuxième partie se concentre aussi sur le personnage du père, attardé attachant, irresponsable irréfléchi, aussi lâche que protecteur d'une famille improbable. Ses frasques avec son nouvel animal de compagnie sont parmi les grands moments du film. Si vous oublierez peut-être Harry crotteur, la chanson de Spider Cochon devrait vous rester en tête un bon moment.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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