RETOUR A MONTAUK
La puissance des regrets
Le nouveau film de Volker Schlöndorff débute avec un sublime texte sur les choses qui comptent dans la vie et la puissance des regrets. Traitant de ce qu'on a fait en s'étant trompé et de ce qu'on aurait dû faire sans forcément oser, le texte distille d’emblée une certaine nostalgie, à l’image des regrets qui semblent hanter cet homme, offrant une lecture brillante et brûlante à un auditoire passionné. Stellan Skarsgård, incarnant l'écrivain en tournée à New York, excelle dans cet exercice de lecture, en gros plan, exploitant d'emblée à la fois mystère et matière émotionnelle.
Il n'en sera pas de même malheureusement du metteur en scène, qui, s'il parvient à maintenir une émotion ténue dans la partie New-Yorkaise, ne réussit qu’à générer un gros ventre creux lors de l'escapade programmée entre les anciens amants. Le samedi devenant un week-end, l’amertume et les regrets se transforment en ennui. Volker Schlöndorff ("Le Tambour", "Diplomatie") ne prend même pas la peine d’exploiter le graphisme singulier du bord de mer et d'une villa moderne, et laisse à ses acteurs le soin de porter à eux seuls des scènes cruciales, qui résonnent comme d’amères coquilles vides d’émotion, malgré la présence magnétique de Nina Hoss ("Yella", "Barbara").
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur